Reporting sur la durabilité et devoir de vigilance: les députés soutiennent la simplification de la responsabilité des entreprises
Temps de lecture: 5 min | 14 nov. 2025 à 05:00
Parlement Européen
Par 382 voix pour, 249 voix contre et 13 abstentions, le Parlement a adopté sa position de négociation sur la simplification des obligations d’informations des entreprises en matière de durabilité et de devoir de vigilance.
Le rapporteur de lacommission des affaires juridiques,Jörgen Warborn (PPE, SE), a déclaré : "Le vote d'aujourd'hui montre que l'Europe peut être à la fois durable et compétitive. Nous simplifions les règles, réduisons les coûts et apportons aux entreprises la clarté dont elles ont besoin pour se développer, investir et créer des emplois bien rémunérés."
Moins de publication des rapports de durabilité ... réduction significative des entreprises concernées ...
L'essentiel
Ce vote intervient dans le contexte de réduction des charges administratives des entreprises du premier paquet "Onnibus" déposé par la Commission en février 2025 et du rapport de Mario Draghi qui plaide également pour une simplification de nos règles.
> Les rapports sur la durabilité sont allégés et seulement obligatoires pour les plus grandes entreprises
> Les obligations liées au devoir de vigilance ne s'appliqueront qu'aux très grandes entreprises de l'UE et hors UE
> Plus de plan de transition requis des grandes entreprises dans le cadre de la directive sur le devoir de vigilance en matière de durabilité (CSDDD)
> Responsabilité des entreprises au niveau national (suppression du régime de responsabilité civile européenne)
> Un nouveau portail numérique pour les entreprises, avec accès gratuit à des modèles, des lignes directrices et des informations sur toutes les exigences de l'UE en matière de rapports
Simplification de la règlementation européenne: une priorité pour le Parlement
Les députés ont, à plusieurs reprises, appelé à une révision du cadre réglementaire de l’UE afin de le simplifier et de réduire les charges administratives pesant sur les entreprises. Les propositions "omnibus", présentées par la Commission à partir de février 2025, visent à renforcer la compétitivité et la prospérité de l’Union, tout en déverrouillant des capacités d’investissement supplémentaires pour les entreprises. Dans un souci d’urgence, le Parlement a déjàadopté certaines de ces propositionset avance rapidement vers la finalisation des textes restants.
> Portée du reporting sur la durabilité (directive CSRD) : simplifié et réservé aux grandes entreprises Les députés considèrent que :
> seules les entreprises employant en moyenne plus de 1 750 salariés et réalisant un chiffre d’affaires annuel net supérieur à 450 millions sont tenues d’effectuerun rapport d’information social et environnemental.
> Seules les entreprises relevant de ce champ d’application seront également soumises aux obligations d’information en matière de durabilité prévues par lesrègles de la taxonomie(classification des investissements durables).
> Les normes de reporting seront encore simplifiées et allégées, exigeant moins de détails qualitatifs, et le reporting spécifique à chaque secteur deviendra facultatif. > Les petites entreprises seront exemptées des exigences de reporting de leurs grands partenaires commerciaux, qui ne seront pas autorisés à demander plus d'informations que celles prévues dans les normes facultatives. > Devoir de vigilance (CSSDD) : moins de contraintes et seulement pour les grandes entreprises Les obligations liées audevoir de vigilances’appliqueront seulement aux grandes entreprises de plus de 5.000 employés avec un chiffre d'affaires annuel net supérieur à 1,5 milliard d'euros.
Les députés souhaitent que ces entreprises adoptent une approche fondée sur le risque pour surveiller et identifier leurs incidences négatives sur les personnes et la planète. Au lieu de demander systématiquement des informations à leurs petits partenaires commerciaux, elles devront s'appuyer sur les informations déjà disponibles et ne demander les informations supplémentaires à leurs petits partenaires commerciaux qu'en dernier recours. Ces entreprises ne seront plus tenues d’élaborer un plan de transition visant à rendre leur modèle économique compatible avecl’Accord de Pariset pourraient se voir infliger des amendes dont les modalités seront définies par la Commission et les États membres en cas de non-respect des obligations de vigilance raisonnable. Les entreprises en infraction seront tenues pour responsables au niveau national, et non européen, et devront indemniser intégralement les victimes pour les dommages subis.
Les députés souhaitent également que la Commission mette en place un portail numérique destiné aux entreprises, offrant un accès gratuit à des modèles, orientations et informations sur l’ensemble des obligations d’information de l’UE, en complément dupoint d’accès unique européen.
Prochaines étapes
Les négociations avec les gouvernements européens, qui ont déjàadopté leur positionsur ce dossier, commenceront le 18 novembre, avec pour objectif de finaliser la législation d’ici la fin de l’année 2025.