​Libéraliser les marchés, c'est bien. Un peu.

La grève des agriculteurs, que la majorité des citoyens considère comme légitime, est le révélateur d'un problème bien plus important, lié au système économique même si, dans le cas spécifique de l'agriculture, un tiers du budget européen y est consacré.

Ce problème, c'est la libéralisation des marchés. Cela sonne bien « libéraliser ». Cela ramène à l'idée d'une concurrence saine, faute d'être parfaite, à un bénéfice sociétal collectivement partagé et à une « efficience » de ces mêmes marchés mise en œuvre au profit du plus grand nombre.

Or, que constate-t-on ? Dans de nombreux secteurs, et plus encore à un niveau mondial, la libéralisation des marchés a conduit à tuer la concurrence au profit d'oligopoles, voire de monopoles de fait. C'est le cas de la technologie, dominée par des acteurs américains, mais aussi des télécommunications, de l'énergie, des services financiers, etc. Et pourquoi ? Parce que la concentration oligopolistique permet des économies d'échelle au bénéfice des consommateurs. Donc, on a atteint l'objectif de prix à la consommation réduit au détriment de la concurrence parfaite. La fameuse main invisible d'Adam Smith l'est plus que jamais.

Et cette libéralisation s'effectue au détriment des secteurs marchands en concurrence mondiale, au sein de laquelle le moins-disant salarial ou environnemental est évidemment gagnant.

Et finalement, c'est nous qui devons nous regarder dans le miroir. C'est notre propre recherche de prix réduit qui exacerbe cette concentration oligopolistique effrénée, qui n'est d'ailleurs plus contrôlée par les États puisque l'homo politicus s'est transformé en homo economicus. C'est nous qui détruisons le système dans un consumérisme mal ciblé.

À méditer.

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