L'entrepreneuriat féminin est un enjeu majeur pour le développement économique et social de la Région de Bruxelles-Capitale. Les femmes entrepreneurs contribuent à la création de richesse, d'emploi et d'innovation, tout en apportant de la diversité et de la mixité au sein du tissu entrepreneurial. Pourtant, les femmes restent minoritaires dans le monde de l'entrepreneuriat, et font face à de nombreux obstacles qui freinent leur épanouissement professionnel.
Cet article se base sur les données du baromètre de l'entrepreneuriat féminin 2023, publié par hub.brussels, l'agence bruxelloise pour l'accompagnement de l'entreprise.
Le baromètre de l'entrepreneuriat féminin 2023 révèle que le nombre de femmes indépendantes à Bruxelles a augmenté de 12,6% entre 2018 et 2021, contre 9,8% pour les hommes. Les femmes représentent désormais 28,9% des indépendants bruxellois, soit 30 874 femmes. Les secteurs d'activité les plus prisés par les femmes sont les professions libérales ou intellectuelles (58%), le commerce (15,4%) et l'horeca (7,2%). Les femmes indépendantes sont plus diplômées que les hommes, avec 66,7% d'entre elles qui ont un niveau d'études supérieur, contre 54,2% pour les hommes. Elles sont également plus jeunes, avec une moyenne d'âge de 41 ans, contre 43 ans pour les hommes.
Toutefois, les femmes restent sous-représentées dans l'entrepreneuriat, et leur part varie fortement selon les secteurs. Elles sont ainsi très minoritaires dans les secteurs de la construction (3,9%), de l'industrie (5,9%) ou des transports (6,6%). Elles sont également moins présentes dans les secteurs innovants, tels que les technologies de l'information et de la communication (TIC) ou les sciences de la vie. Par ailleurs, les femmes sont moins nombreuses à créer des entreprises en personne morale, qui offrent davantage de possibilités de croissance et de développement. Elles ne représentent que 22,4% des fondateurs ou co-fondateurs d'entreprises en personne morale à Bruxelles.
Le baromètre de l'entrepreneuriat féminin 2023 met également en évidence la précarité financière plus importante des femmes indépendantes par rapport aux hommes. En effet, 52% des femmes indépendantes à titre principal ont un revenu annuel inférieur à 20 000 euros, contre 40,3% pour les hommes. À l'inverse, plus les revenus augmentent, moins les femmes sont représentées. Ainsi, seules 5,8% des femmes indépendantes à titre principal ont un revenu annuel supérieur à 50 000 euros, contre 13,4% pour les hommes.
Cette précarité financière limite l'accès au financement pour les femmes qui souhaitent créer ou développer leur activité. Les femmes rencontrent en effet plus de difficultés que les hommes pour obtenir des prêts bancaires, des subsides ou des fonds propres. Elles disposent souvent de moins de garanties, de moins de réseaux ou de moins de confiance de la part des investisseurs. Elles sont également moins informées sur les dispositifs de financement existants, et moins accompagnées dans leur recherche de fonds. Le baromètre de l'entrepreneuriat féminin 2023 révèle que 37,5% des femmes indépendantes n'ont pas été conseillées du tout dans leur recherche de financement, contre 16,7% pour les hommes.
Les femmes indépendantes expriment un besoin d'accompagnement et de soutien spécifique pour faire face aux défis de l'entrepreneuriat. Elles sont plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir besoin d'aide pour la gestion administrative et comptable, le développement commercial, le marketing et la communication, ou la gestion du temps et du stress. Elles sont également plus enclines à suivre des formations ou à participer à des réseaux ou des événements liés à l'entrepreneuriat. Elles jugent utiles les mesures de soutien à l'entrepreneuriat féminin à Bruxelles, telles que les programmes d'accompagnement, les plateformes d'information, les réseaux de mentorat ou les prix et concours.
Cependant, les femmes indépendantes sont souvent confrontées à un manque de visibilité et de reconnaissance de leur activité. Elles sont moins mises en avant que les hommes dans les médias, les événements ou les récompenses liés à l'entrepreneuriat. Elles sont également moins représentées dans les instances de décision ou d'influence du monde entrepreneurial. Elles subissent parfois des discriminations ou des stéréotypes liés à leur genre, qui peuvent affecter leur confiance en elles ou leur légitimité. Elles doivent souvent concilier leur vie professionnelle avec leur vie familiale ou personnelle, ce qui peut être source de difficultés ou de renoncements.
Face à ces constats, il apparaît nécessaire de renforcer les actions en faveur de l'entrepreneuriat féminin à Bruxelles, afin de valoriser le potentiel des femmes entrepreneurs et de réduire les inégalités entre les genres. Le baromètre de l'entrepreneuriat féminin 2023 propose plusieurs pistes d'action, telles que :
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