Jamais au cours de ces dernières années il n’y a eu autant de malades au travail qu’en 2022. L’absentéisme pour maladie de courte durée a atteint un pic à une moyenne de 7,5 jours par travailleur. Cela représente plus d’un jour entier en plus par rapport aux années précédentes. En 2022, un travailleur sur sept en moyenne a été malade au moins un jour par mois. C’est ce que révèle le rapport annuel du prestataire de services RH Acerta sur l’absentéisme pour maladie de courte durée, basé sur les chiffres réels de 260 000 travailleurs dans plus de 40 000 entreprises privées. « Avec le mois de décembre qui a combiné coronavirus, grippe et VRS, 2022 a été une année record en termes d’absentéisme pour maladie.
Une politique durable en matière d’absentéisme pour maladie devient plus que jamais nécessaire pour les entreprises belges », selon Acerta.
La tendance à l’augmentation de l’absentéisme pour maladie de courte durée – absences de moins d’un mois – dans les entreprises belges était déjà visible en septembre. Les chiffres du rapport annuel d’Acerta pour toute l’année 2022 confirment à présent cette tendance. L’absentéisme pour maladie de courte durée atteint même des niveaux record sans précédent. L’année dernière, le travailleur belge s’est absenté du travail en moyenne 7,5 jours pour maladie de courte durée. Cela représente un jour de plus par rapport à 2019 et 2021 et même presque 2 par rapport à l’année 2020 marquée par le coronavirus.
Le pourcentage de la population active qui est restée au moins un jour par mois à la maison pour cause de maladie l’année dernière est également plus élevé que jamais : 13,86 %, soit pas moins d’un travailleur sur sept. En 2021, ce chiffre était encore de 1 sur 8 et en 2019, de 1 sur 10.
2,83 % des jours de travail n’ont pas été prestés à la suite de l’absentéisme pour maladie de courte durée, ce qui représente également la proportion la plus élevée des quatre dernières années.
Illustration 1 : absentéisme pour maladie de courte durée en 2022 : nombre de jours (comptés à 22 jours ouvrables/mois), % et proportion de collaborateurs concernés
Laura Couchard, experte en bien-être chez Acerta Consult : « L’analyse des chiffres de 260 000 travailleurs dans plus de 40 000 entreprises privées fin septembre avait déjà tiré la sonnette d’alarme. Déjà à cette époque, nous avions averti que l’automne serait corsé. Et c’est ce qui s’avère à présent : la saison de la grippe est arrivée plus tôt que les autres années, le coronavirus était/est toujours là et le VRS a également fait son retour en décembre. Depuis le coronavirus, les gens sont aussi plus susceptibles de rester à la maison lorsqu’ils se sentent moins bien. Si le télétravail permet de maintenir au travail les personnes présentant des symptômes légers, nous constatons qu’il a un peu reculé l’année dernière. De plus, en 2022, nous avons enchaîné les crises. Les périodes de stress et la charge de travail élevée pèsent sur le bien-être mental des travailleurs et cela aussi aura son effet sur les taux d’absentéisme pour maladie. Ces taux élevés exigent toute l’attention des entreprises belges. »
L’augmentation de l’absentéisme pour maladie de courte durée est visible dans tous les secteurs, toutes catégories d’âge confondues, chez les ouvriers et les employés, et dans les grandes comme dans les petites entreprises. Il est vrai que l’absentéisme pour maladie de courte durée n’est pas aussi important dans tous les groupes. Par exemple, si l’on considère les catégories d’âge, on constate que l’absentéisme pour maladie de courte durée est le plus important chez les collaborateurs âgés de 30 à 35 ans. Parmi les secteurs, l’absentéisme pour maladie de courte durée constitue le plus grand défi pour le non-marchand, avec plus de 9 jours de maladie par travailleur, mais on trouve la plus forte augmentation dans le commerce (+24 %), le secteur financier (+23,5 %) et le secteur des services (+23,2 %).
Illustration 2 : absentéisme de courte durée en % de jours ouvrables et en nombre de jours par travailleur
Depuis le 28 novembre 2022, il n’est plus obligatoire de produire un certificat médical pour le premier jour d’absence pour cause de maladie ou d’accident. Les travailleurs peuvent rester à la maison pendant un jour sans certificat médical, au maximum trois fois par année civile. Si le travailleur a déjà recouru à cette possibilité à trois reprises, l’employeur peut demander, lors de la prochaine absence de courte durée, de passer chez le médecin traitant et, le cas échéant, d’étayer l’absence au travail par un certificat. L’impact de cette mesure sur le lieu de travail n’est pas encore visible dans les chiffres.
Laura Couchard explique : « Des analyses ultérieures devront indiquer si la dispense de production d’un certificat médical aura un effet sur les taux d’absentéisme pour cause de maladie. Nous pouvons d’ores et déjà le dire : une absence pour maladie de courte durée n’est pas l’autre, et employeurs et travailleurs n’ont pas toujours d’emprise sur ce point. L’impact des absences de courte durée dépend également de la fonction et du contexte de l’entreprise. Il est donc logique que cela entraîne des réactions très diverses et variées, comme maintenant face à la proposition, en cas de maladie en période de vacances, de convertir les jours de vacances en jours de maladie et de rendre les jours de vacances. La prévention de l’absentéisme pour maladie est le meilleur réflexe pour les entreprises. Une bonne politique en matière de bien-être et d’absentéisme, adaptée aux besoins de l’organisation, permet au moins de garder l’impact le plus gérable possible. »
À propos des chiffres
Les données recueillies sont basées sur les données réelles de 260 000 travailleurs en service auprès de plus de 40 000 employeurs issus du secteur privé, auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.
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