Depuis une loi du 20 novembre 2022, l’administration fiscale a le droit de demander au juge de condamner un contribuable au paiement d'astreintes lorsqu'il n’exécute pas ses obligations légales, notamment l'accès aux locaux professionnels ou la communication de documents.
Avant cela, le fisc n'était pas en droit d'appliquer des astreintes à un contribuable rechignant de lui transmettre certains renseignements. On relèvera toutefois une décision de jurisprudence isolée de 2003, dans laquelle une astreinte avait été infligée à une banque par jour de retard, jusqu’au moment de la communication de renseignements relatifs à des mécanismes particuliers permettant la fraude où l’évasion fiscale.
En l'espèce, une société active dans le commerce de détail, qui était entrée dans le collimateur de l'ISI, refusait de transmettre certaines informations.
Dans ses arrêts du 13 juin 2023, la Cour d'appel de Gand a prononcé en référé des mesures conservatoires, à savoir la copie intégrale des boîtes emails et de toutes les données informatiques de l’infrastructure informatique (ICT). Ces données furent conservées par un huissier de justice en sa qualité de séquestre, dans l’attente du jugement sur le fond. Le contribuable avait toutefois refusé de transmettre certaines données stockées dans le cloud.
Dans ses deux jugements du 15 avril 2024, le tribunal de première instance de Bruges s'est prononcé sur le fond à propos de l'utilisation des données "gelées":
On précisera que l’astreinte ne peut pas être réclamée immédiatement si appel est interjeté. Et il semblerait que les contribuables envisagent d’interjeter appel...
Je vous invite à découvrir également mon interview à ce sujet dans l'Echo.