Un travailleur sur vingt fait face à des menaces physiques

En 2022, 4,9 % des travailleurs ont déclaré avoir fait face à des menaces physiques de la part de collègues ou de responsables d’équipe durant l’année écoulée. C’est ce que révèle une enquête menée par le service externe de prévention Liantis auprès de 8 302 travailleurs belges. Bonne nouvelle cependant : ce chiffre n’a cessé de diminuer ces dernières années.


Une enquête de grande ampleur

En tant que service externe de prévention, Liantis aide des entreprises et des organisations à réaliser des analyses des risques sur le lieu de travail. Il recense également les risques psychosociaux, par exemple – une obligation à laquelle les entreprises doivent satisfaire en Belgique. En 2022, Liantis a interrogé 8 302 travailleurs sur le bien-être au travail, en abordant entre autres les menaces physiques.


Menaces physiques

Une des questions de l’enquête était la suivante : avez-vous fait face à des menaces physiques de la part de collègues ou de responsables d’équipe au cours de l’année écoulée ? L’appréciation était laissée aux répondants eux-mêmes. En 2022, 4,9 % des travailleurs ont répondu avoir fait l’objet de menaces physiques. En 2021, ce pourcentage était encore de 5,6 %. Il s’agit d’une diminution notable par rapport aux années précédentes (voir graphique ci-dessous).

« Nous observons en effet des chiffres en baisse en ce qui concerne les menaces touchant au bien-être psychosocial – y compris les menaces verbales. La généralisation du travail à domicile et du télétravail fait partie des explications possibles. S’il y a moins de contacts physiques entre collègues sur le lieu de travail, il est assez logique que la probabilité de vivre des situations désagréables telles que des menaces verbales et physiques, voire des agressions physiques, diminue également », déclare Marco Vandamme, expert en bien-être psychosocial chez Liantis.


Principalement des hommes

« Nous l’avons déjà constaté dans le passé, les menaces verbales sont plus souvent signalées par des hommes. Nous observons aussi cette tendance en ce qui concerne les menaces physiques », poursuit Marco Vandamme de Liantis. « En 2022, 7 % des hommes ont signalé des menaces physiques, contre 3,5 % des femmes. Il est difficile de pointer immédiatement la cause exacte de ces différences, car plusieurs facteurs entrent en jeu, mais il s’agit bel et bien d’une tendance que nous devons analyser plus en détail », souligne Marco Vandamme.

Comment gérer ces situations ?

Les menaces physiques peuvent avoir un impact important sur les travailleurs concernés en particulier et sur l’organisation du travail en général. Que devez-vous faire exactement si vous subissez ce genre de comportement ou si vous l’observez ?

« Les menaces physiques n’ont jamais lieu d’être, et certainement pas dans un contexte professionnel. Les collaborateurs qui y sont confrontés doivent donc bénéficier d’une prise en charge adéquate. De même, il est important qu’ils puissent en parler à un responsable d’équipe et, si nécessaire, à une personne de confiance ou au conseiller en prévention – aspects psychosociaux. Il va de soi que les agresseurs doivent répondre de leur comportement inapproprié au travail. De manière générale, il est essentiel que l’organisation prenne les mesures nécessaires pour empêcher ce comportement de se produire. Vous êtes vous-même témoin d’un comportement agressif au travail ? Parlez-en absolument avec votre responsable d’équipe ou une personne de confiance. Il est extrêmement important de ne pas créer une culture de la dissimulation ou une politique du laisser-faire face à de telles situations », explique Marco Vandamme.

Enfin, fort heureusement, on n’en arrive que très rarement à des violences réelles. En 2022, 1,99 % des travailleurs ont déclaré avoir fait l’objet de violences physiques au travail. C’est d’ailleurs une constante au fil des ans : les signalements de violence effective sont heureusement inférieurs d’environ 35 % aux menaces. « Nous devons cependant viser un minimum absolu. La violence et l’agressivité n’ont leur place nulle part, y compris au travail », conclut Marco Vandamme.

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