Comment les entrepreneurs pensent-ils que le marché du travail va évoluer au cours de l'année à venir ? Pas toujours de manière positive, selon une enquête menée par le groupe de services RH Liantis auprès de 1 043 entrepreneurs. 44 % d'entre eux estiment que la pénurie de main-d'œuvre ne fera que s'aggraver.
Autre constat : 40,2 % pensent que la numérisation et l'automatisation leur permettront de faire plus avec moins de personnel. Et surtout, les candidats qui ont la bonne attitude mais pas toujours le bon diplôme se voient offrir plus rapidement leur chance.
Le nombre de postes vacants dans notre pays reste très élevé. Et ce alors que 44 % des entrepreneurs estiment que la pénurie sur le marché de l’emploi ne fera que s’intensifier au cours de l'année à venir. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par le groupe de services RH Liantis auprès de 1 043 entrepreneurs. Fait marquant : de nombreux entrepreneurs (41,6 %) indiquent qu'il est de plus en plus difficile de répondre aux exigences élevées des jeunes talents, par exemple au niveau de la durabilité, de la flexibilité…
« Pour de nombreux entrepreneurs, il s'agit de trouver un équilibre entre les attentes accrues des (futurs) collaborateurs et le développement d'une entreprise durable et performante », explique Mattias Dessein de Liantis Consult. « Bien que beaucoup d’employeurs aient de bonnes intentions, il n'est pas toujours facile, dans la pratique, d'offrir une flexibilité horaire, par exemple. Citons l’exemple d’une entreprise manufacturière où la ligne de production doit continuer à fonctionner ou une entreprise où il doit y avoir une permanence pendant certaines heures. Mais heureusement, il existe d'autres moyens de flexibilité ou d'autres atouts que les employeurs peuvent offrir. Par exemple les possibilités de formation, des formes spécifiques d'appréciation et de reconnaissance, une attention concrète à la durabilité dans tous les domaines, un package de rémunération complet et équilibré qui va plus loin que le salaire brut… »
Cette recherche permanente de personnel amène les employeurs à réfléchir différemment au profil d'un collaborateur adéquat. 47,9 % des employeurs sondés déclarent par exemple qu’ils s’intéressent désormais davantage à la personnalité des candidats plutôt qu’à ses connaissances ou son diplôme. 34,6 % sont neutres sur ce point, tandis que 17,5 % affirment que les connaissances et le diplôme restent toujours l'aspect le plus important.
Plus de la moitié (53 %) des répondants indiquent également rechercher le potentiel des candidats plutôt que les connaissances acquises. Les compétences dites douces, telles qu'une attitude de travail positive, l'adaptabilité ou la collégialité, sont donc plus souvent décisives que les compétences liées à la fonction ou compétences dites dures.
Autre chiffre frappant : 38 % des entrepreneurs disent donner une chance aux candidats plus rapidement qu'auparavant. Seuls 13,2 % déclarent qu'ils sont moins enclins à le faire. Pourtant, les employeurs ne prennent pas de décisions à la hâte lorsqu’il s'agit d'embaucher : 47% des répondants disent encore refuser des candidats malgré la pénurie de personnel.
« Dans le passé, le diplôme était un facteur décisif, mais – comme nous le constatons dans la pratique – ce n'est plus toujours le cas. La bonne attitude, le désir d'apprendre, la capacité à s'adapter en tant que collaborateur à un environnement changeant sont des compétences douces qui gagnent toujours plus en importance. Nous remarquons par exemple que les cabinets d’expertise comptable forment eux-mêmes leurs collaborateurs et que les entreprises offrent à leurs profils techniques l’accompagnement et la formation nécessaires en interne. Car les entrepreneurs et les employeurs recherchent avant tout des personnes avec la bonne attitude de travail. Investir dans la formation renforce par ailleurs l'engagement et la loyauté des collaborateurs, et a fortiori ceux des talents déjà présents dans votre organisation », explique Mattias Dessein.
La situation devrait-elle bientôt s’améliorer pour les indépendants en manque de personnel ? La technologie pourrait apporter une solution. En effet, 4 entrepreneurs sur 10 voient des opportunités d'en faire plus à l'avenir avec moins de travailleurs grâce à l'automatisation et à la numérisation croissantes. «
L'IA offre à présent principalement la possibilité d'automatiser certaines tâches de routine, ce qui peut en partie combler la pénurie sur le marché du travail. Certains emplois risquent par conséquent de disparaître à terme, mais l’introduction de ces technologies en créera d’autres. L'apprentissage tout au long de la vie devient donc de plus en plus important afin de pouvoir faire face à ces nouvelles formes de technologie. Les tâches qu’un travailleur effectue aujourd’hui pourraient être complètement différentes d'ici quelques années. Il est donc crucial que les travailleurs soient ouverts au changement. Et vous pouvez voir que de plus en plus d'employeurs tiennent compte de cet aspect lors du recrutement de nouveaux talents », conclut Mattias Dessein de Liantis Consult.
Source : Liantis RH , janvier 2024, image : freepix, - rawpixel.com