​Arizona. Taxer les plus-values : vers un cauchemar administratif.

Je reste toujours très suspicieux de l’utilité et de l’impact d’une taxe sur les plus-values. D’un point de vue financier, c’est une double, voire une triple taxation. Elle s’ajouterait, de surcroît, à la taxe sur les comptes-titres, tout en rompant avec l’esprit de la réforme fiscale séminale de 1962.

Cela ne touchera évidemment que les titres cotés, puisqu’il faut, pour déterminer une plus-value, une valeur incontestable de départ, ce qui est impossible pour les titres non cotés. C’est donc — car il faut l’appeler par son nom — une taxe boursière supplémentaire, alors que la cotation n’est qu’un moyen de négoce des titres.

Je suppose que les banques devront fournir un relevé annuel des plus et moins-values (mais que faire alors des comptes-titres étrangers ?), avec les soldes correspondants, afin de déterminer le solde imposable. Cette information devra être consolidée (mais par qui ?), puisqu’il est tout à fait possible de réaliser une plus-value sur un titre déposé dans un compte-titres de la banque A et une moins-value sur un titre détenu auprès de la banque B.

De surcroît, s’il y a trop de transactions, le fisc pourra (et il le fera) décider que les mouvements dépassent la gestion de valeurs mobilières en bon père de famille, et taxer les plus-values à hauteur de 33 %.

C’est donc un cauchemar administratif qui s’annonce, pour un rendement qui sera médiocre, puisque les grandes fortunes ne vendent pas leurs titres, mais les transmettent, et que les personnes qui vivent des revenus de leurs titres ne doivent, en tout état de cause, pas réaliser de plus-values.

Nous sommes donc face à une décision politique idéologique, qui relève du cauchemar administratif et qui fera l’objet de recours.

Et je ne parle même pas des cryptomonnaies, de l’or, etc.

J’espère que ceux qui souhaitent nous diriger prendront des conseils suffisamment avisés avant de se féliciter mutuellement.

Et que ceux qui disaient ne vouloir aucun nouvel impôt
en perdront des kilos de crédibilité.

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