​Dialogue intérieur

LE CORPS : ça ne va pas très fort ces derniers jours me semble-t-il : les migraines, les étoiles, les sinusites à répétition, et ces fichues inflammations.

LE CERVEAU : c’est quoi encore ces caprices ! On fait un métier d’indépendant passionnant, on s’investit à fond dans son travail, on aime ses clients et ses dossiers. C'est le prix à payer pour rester toujours performant. Mords un peu sur ta chique et va faire du sport.

LE CORPS : Oui mais quand même depuis quelques temps ça devient dur, et même le sport n’aide plus.

LE CERVEAU : tu sais que c’est pas notre genre de se mettre en incapacité de travail pendant des mois comme tous ces f…. . Donc ça va passer et un peu de courage. De toute façon, on n’a pas le choix et rien n’est prévu pour nous en Belgique.

LE CORPS : Ne dit-on pas qu’il faut écouter son corps lorsqu’il a quelque défaillance ? Après tout, c’est moi qui te permets de travailler autant.

LE CERVEAU : C’est aussi moi : tu sais bien que lorsqu’il y a une charge de travail très importante ce sont mes cellules grises qui doivent chauffer et fonctionner, si l’on veut atteindre les objectifs que l’on se fixe.

LE CORPS : Oui mais à force de les faire chauffer, tu vois, il y a bien quelque chose qui finit par "griller" à un moment ou l’autre.

LE CERVEAU. Je suis convaincu que si l’on est particulièrement motivé par son travail, passionné et désireux de partager à tant de gens ses connaissances, ses compétences, et même son humour, les petits bobos de la vie sont un prix dérisoire. Et d’ailleurs, tout le monde passe par là . Il faut un peu forcer sa nature !

​LE CORPS : En réalité, toi le cerveau, n’es-tu pas la cause de mes problèmes ? N est-ce pas toi qui, sous prétexte, d’être toujours à la manœuvre pour tout et 10 heures par jour m’envoie en réalité des signaux pour me dire de réduire la voilure.

​Au fond, tu joues double jeu : d’une part, tu crois que la performance intellectuelle te permettra de traverser les années sans peine, mais en même temps c’est toi qui produis ces alarmes que je ressens au plus profond de moi-même.

​LE CERVEAU : C’est possible .Nous ne faisons en réalité qu’un, et si nos ancêtres déjà ne manquaient pas de rappeler « mens sana in corpore sano » , c’est qu’il doit bien y avoir une raison.

​LE CORPS : Alors ne m’oublie pas de grâce !

​LE CERVEAU : Tu as raison : il faudra bien un jour se retrouver et s’entraider. Il n’est que temps !​

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