Revirement marquant en matière de mobilité dans notre pays !
Les voitures de société sont à nouveau plus nombreuses qu’il y a un an sur les routes belges. Aujourd’hui, 23 % des employés de notre pays bénéficient d’une voiture de société. Un revirement de situation a toutefois eu lieu en matière de déplacements domicile-lieu de travail : l’indétrônable voiture perd du terrain au profit du vélo (35,8 % des travailleurs se rendent déjà au travail à vélo) et des transports en commun. En outre, la transition des moteurs thermiques vers les moteurs électriques semble définitivement amorcée. C’est ce qui ressort du baromètre de mobilité annuel de l’entreprise de services RH Acerta, qui recense les habitudes de mobilité de 330 000 travailleurs à l’occasion du prochain Salon de l’auto.
Fait des plus intéressants : la distance moyenne des déplacements domicile-lieu de travail en Belgique a augmenté d’un demi-kilomètre en un an pour dépasser les 20 kilomètres.
23 % des employés belges possèdent une voiture de société, également connue sous le nom de voiture salariale. Il s’agit d’une autre petite augmentation (cf. 2021 : 22,3 %). Ainsi, bien que la voiture continue de régner en maître sur les moyens de transport pour se rendre au travail, elle est loin d’être le seul moyen de transport qu’utilisent les travailleurs. Le baromètre de la mobilité d’Acerta révèle que le pouvoir de la voiture commence d’ailleurs à décliner en matière de déplacements domicile-lieu de travail. Si 78,4 % des travailleurs dépendaient au moins partiellement/occasionnellement de la voiture pour se rendre au travail en 2021, ils ne sont plus que 77,9 % en 2022. L’indétrônable voiture perd donc un peu de terrain, et ce, à nouveau au profit du vélo, dont la part continue d’augmenter pour atteindre 35,8 %. Cette fois, elle décline également au profit des transports en commun, auxquels ont désormais recours 8,3 % des travailleurs, contre 7,8 % en 2021.
Illustration 1 : déplacements domicile-lieu de travail en 2022 par rapport à 2021 – combinaisons comprises
Olivier Marcq, expert en mobilité pour Acerta Consult, explique : « Depuis quelque temps déjà, les gens se montrent de plus en plus conscients quant à leurs déplacements. La prise de conscience générale en matière d’environnement, la diversification de l’offre de moyens de transport (avec par exemple la trottinette), le vélo (électrique) qui a redoré son blason, etc. Ces exemples illustrent parfaitement cette conscientisation croissante. L’augmentation des prix de l’énergie n’y est d’ailleurs pas étrangère. Elle semble faire en sorte que les travailleurs n’optent plus automatiquement pour la voiture et que son règne, qui dure depuis des décennies, soit sur le déclin. »
Le baromètre de la mobilité d’Acerta a également permis de recenser les chiffres concernant la combinaison des moyens de transport. La combinaison la plus populaire est celle de la voiture et du vélo : 19 % optent pour ces deux moyens pour leurs déplacements ; 15 % optent exclusivement pour le vélo. Ceux qui choisissent plutôt les transports en commun ne les combinent généralement pas avec un autre moyen de transport (5,8 %) ou le font avec le vélo (1,2 %).
Illustration 2 : Répartition des différentes solutions de mobilité (2022)
Olivier Marcq poursuit : « La popularité constante du vélo pour les déplacements domicile-lieu de travail n’a rien de surprenant. Nous constatons par exemple qu’un plus grand nombre d’employeurs proposent des leasing vélo et que davantage de collaborateurs se voient octroyer des indemnités vélo. Les transports en commun semblent connaître une légère recrudescence, mais des systèmes d’abonnement plus flexibles qui répondraient mieux à l’augmentation du télétravail, par exemple, pourraient certainement constituer une piste d’amélioration. »
Le parc de véhicules de société a beau continuer à croître d’année en année, il est positif que son électrification soit désormais réellement en marche. Cette transition est une conséquence de la disparition progressive, puis définitive, des avantages fiscaux accordés aux voitures de société à moteur thermique. Son impact commence déjà à se faire sentir. Par ailleurs, 10 % des voitures de société sont désormais hybrides, les plus populaires étant celles dotées d’un moteur à combustion à essence en plus du moteur électrique (8,8 %). Les voitures de société entièrement électriques, vers lesquelles les parcs de voitures de société vont finalement évoluer, représentent aujourd’hui 3,2 % de plus. Ce chiffre n’est certes pas très élevé, mais il a plus que doublé par rapport à 2021. La grande perdante n’est autre que la voiture de société à moteur diesel. Elle, qui régnait autrefois en maître, est maintenant tombée à 57,8 %, un pourcentage qui ne fera désormais plus que diminuer.
Illustration 3 : pourcentage de voitures de société par type de carburant en 2022 par rapport à 2021
Olivier Marcq conclut : « La voiture de société demeure un atout pour les entreprises, et plus le marché de l’emploi est tendu, plus les entreprises doivent jouer sur leurs atouts. En ce qui concerne ces voitures de société, nous sommes également certains que l’extinction des combustibles fossiles n’est qu’une question de temps. À partir du 1er janvier 2023, la fiscalité en matière de voitures de société hybrides fera l’objet d’un nouveau durcissement. De plus, le 1er juillet 2023, jour du passage au parc de véhicules de société électriques, approche à grands pas. Les voitures de société électriques ne seront toutefois pas les seules sur les routes à partir du 1er juillet. En effet, les contrats de leasing actuels peuvent encore durer jusqu’à leur date d’expiration. Vu que ces contrats n’ont une durée que de quatre à cinq ans, nous verrons les véhicules de société à moteur thermique parcourir leurs derniers kilomètres en 2028. »
Deux autres chiffres qui ressortent du baromètre de la mobilité d’Acerta :
Les données recueillies sont basées sur les données salariales réelles d’un échantillon de travailleurs en service auprès de plus de 40 000 employeurs issus du secteur privé, auquel appartiennent aussi bien des PME que de grandes entreprises. Les données ont été recueillies par le biais du baromètre de mobilité ACERTA entre 2021 et 2022 et donnent un rendu représentatif de la population active belge du secteur privé. ACERTA exécute des mesures sur base trimestrielle. Il s’agit maintenant de la septième édition.
Source : Acerta RH, presse, janvier 2023