L'intelligence artificielle (IA) est une technologie qui suscite à la fois fascination et inquiétude. Capable de réaliser des tâches complexes, de générer du contenu, de dialoguer avec les humains ou encore de créer de la valeur, l'IA est souvent présentée comme une révolution qui va bouleverser tous les domaines de la société. Mais qu'en est-il de son impact sur l'emploi ? L'IA va-t-elle remplacer les travailleurs ou les aider ?
Faut-il craindre ou espérer l'avènement de l'IA ?
Nous nous sommes interrogés sur les arguments pour et contre l'IA dans le monde du travail, en nous appuyant sur les propos de Sam Altman, le patron de OpenAI, une organisation à but non lucratif qui développe des systèmes d'IA avancés et éthiques. Sam Altman s'est récemment exprimé sur le sujet dans une interview accordée au magazine The Atlantic, dans laquelle il reconnaît que l'IA va supprimer des emplois, mais qu'elle va aussi apporter des bénéfices considérables. Nous allons également analyser les effets de l'IA sur trois professions particulières : l'expertise-comptable, l'avocature et le conseil fiscal.
Sam Altman est convaincu que l'IA va améliorer la qualité de vie des humains, en leur offrant des services et des opportunités inédits. Il prend l'exemple de l'éducation, en affirmant que grâce à l'IA, "tous les enfants auront une meilleure éducation que l'enfant le plus riche et le plus intelligent de la Terre peut avoir aujourd'hui".
Il imagine ainsi des systèmes d'IA capables de s'adapter au profil et aux besoins de chaque élève, de lui proposer des contenus personnalisés et interactifs, et de le motiver et le soutenir dans son apprentissage.
Sam Altman pense aussi que l'IA va stimuler la créativité et l'innovation humaines, en libérant les travailleurs des tâches répétitives, routinières ou dangereuses. Il cite l'exemple des artistes, qui pourront utiliser l'IA comme un outil pour créer des œuvres originales et variées. Il envisage aussi que l'IA permette aux humains de se consacrer à des activités plus enrichissantes, comme le loisir, le bénévolat ou la formation.
Sam Altman estime enfin que l'IA va favoriser une redistribution plus équitable des richesses, en créant de la valeur à partir des données et en permettant à chacun d'accéder à des ressources gratuites ou peu coûteuses. Il a ainsi lancé le projet Worldcoin, une cryptomonnaie qui vise à offrir un revenu universel aux personnes qui acceptent de scanner leur iris. Il espère ainsi créer une économie plus inclusive et solidaire, où chacun aurait un revenu minimum garanti.
Sam Altman ne nie pas que l'IA va avoir des effets négatifs sur l'emploi. Il déclare ainsi que "des emplois vont disparaître, que vous le vouliez ou non".
Selon une étude de Goldman Sachs, plus de 300 millions de travailleurs pourraient perdre leur emploi à cause de l’IA dans les prochaines années. Certains métiers sont plus exposés que d’autres, notamment ceux qui impliquent des tâches répétitives, routinières ou peu qualifiées. Par exemple, l’IA commence déjà à remplacer des juristes dans des compagnies d’assurance, ou encore des conseillers, que ce soit par téléphone ou dans les chats avec les clients.
Mais toutes les études ne vont pas dans le même sens. Selon le Kenan Institute, l'IA va créer de nouveaux emplois qui nécessitent des compétences créatives, sociales ou analytiques tout en supprimant des emplois qui sont plus routiniers, répétitifs ou standardisés. Il ne donne pas de chiffres précis, mais il suggère que l'impact sera différent selon les secteurs et les profils des travailleurs.
Sam Altman critique d'ailleurs les acteurs de l'IA qui prétendent que cette technologie ne sera qu'une aide, et non un substitut aux travailleurs. Il reconnaît que l'IA va remplacer les humains dans de nombreux domaines, comme le droit, la finance, le commerce ou encore le divertissement.
Sam Altman admet également que l'IA va créer un fossé entre les gagnants et les perdants de la transition numérique. Il prévoit que les emplois qui nécessitent des compétences techniques, créatives ou relationnelles seront plus valorisés que ceux qui demandent des compétences routinières, manuelles ou cognitives. Il anticipe aussi que les détenteurs de données et d'algorithmes auront un avantage concurrentiel sur les autres acteurs économiques.
Sam Altman alerte enfin sur les risques éthiques et sociaux liés à l'IA. Il souligne que l'IA pose des questions de transparence, de responsabilité, de sécurité et de respect des droits humains. Il rappelle que l'IA peut être utilisée à des fins malveillantes, comme la manipulation, la surveillance, la discrimination ou la guerre. Il appelle donc à une régulation et une gouvernance de l'IA, qui garantissent son alignement avec les valeurs et les intérêts des humains.
Parmi les métiers qui pourraient être affectés par l’IA, il y a ceux qui relèvent du domaine juridique et fiscal, comme l’expertise-comptable, l’avocature et le conseil fiscal. Ces métiers requièrent des compétences spécifiques, comme la connaissance des lois, des normes, des procédures, etc. Mais ils impliquent aussi des tâches qui peuvent être automatisées ou assistées par l’IA, comme la recherche d’informations, l’analyse de données, la rédaction de documents, etc.
L’IA pourrait donc avoir un impact positif sur ces métiers, en les rendant plus efficaces, plus rapides et moins coûteux. Elle pourrait aussi permettre d’offrir des services personnalisés et adaptés aux besoins des clients. Par exemple, un système d’IA pourrait analyser la situation fiscale d’un contribuable et lui proposer les meilleures options pour optimiser sa déclaration.
Mais l’IA pourrait aussi avoir un impact négatif sur ces métiers, en les rendant moins nécessaires, moins valorisés ou moins attractifs. Elle pourrait aussi entraîner une perte de contrôle, de responsabilité ou d’éthique. Par exemple, un système d’IA pourrait se tromper dans son analyse ou son conseil, ou encore être manipulé pour servir des intérêts frauduleux ou illégaux.
Face à ces perspectives contrastées, Sam Altman appelle à une réflexion collective et à une adaptation progressive. Il suggère notamment de repenser le modèle économique et social actuel, qui repose largement sur le travail salarié et la consommation. Il propose par exemple de créer un revenu universel financé par l’IA, qui garantirait à chacun un niveau de vie décent sans condition.
Il invite aussi à se former aux compétences qui seront les plus demandées à l’ère de l’IA, comme la créativité, l’empathie, la communication, etc. Il encourage également à se tourner vers les métiers qui ne pourront pas être remplacés par l’IA, comme ceux qui impliquent de l’art, de l’humour, de l’émotion, etc.
L'IA est une technologie qui va transformer le monde du travail, en apportant des opportunités et des défis. Sam Altman, le patron de OpenAI, a exposé sa vision de l'IA, à la fois optimiste et réaliste. Il pense que l'IA va améliorer la qualité de vie des humains, mais qu'elle va aussi supprimer des emplois et créer des inégalités. Il plaide pour une IA éthique et solidaire, qui respecte les droits et les besoins des humains.
L'IA n'est pas une fatalité, mais une opportunité. Elle nous invite à repenser notre rapport au travail, à la valeur et à la société. Elle nous incite à développer nos compétences, notre créativité et notre coopération. Elle nous demande de nous adapter, de nous former et de nous protéger.
L'IA est un défi, mais aussi une chance. À nous de la saisir.