Plus d'un travailleur sur trois n'éprouve guère de plaisir au travail

Principales sources d'insatisfaction au travail : équilibre entre vie professionnelle et privée., contenu de l'emploi et possibilités de développement personnel

35 % des travailleurs n'accordent à leur satisfaction professionnelle qu'une cote médiocre comprise entre 0 et 6. Ces mêmes personnes ressentent également un moindre bien-être mental et sont plus souvent absentes au travail que leurs collègues qui, à l’inverse, éprouvent de la satisfaction au travail.

En collaboration avec la professeure Anja Van den Broeck de la KU Leuven, Tempo-Team a voulu connaître les principales raisons d'insatisfaction éprouvée au travail et esquisser des solutions possibles. Elles ont été présentées dans le Guide du Plaisir au Travail publié ce jour (Consultez le guide ici).


Les personnes qui ressentent peu de satisfaction au travail comptent en moyenne 13 jours d'absence par an (congés et vacances non compris) et sont 10 % à avoir souffert de problèmes de nature mentale l'an dernier, contre respectivement 8 jours et 6 % pour les collègues qui ressentent du plaisir dans leur travail. On peut donc clairement établir un lien entre plaisir au travail, santé mentale et absentéisme.

"Le bien-être et le plaisir au travail dépassent de loin le cadre de l'agrément que l'on peut éprouver en entreprise grâce à des activités sportives, la distribution de collations saines ou l'organisation d'activités de team building. Il s'agit ici surtout du ressenti éprouvé dans l'exécution du travail proprement dit : pouvoir être soi-même en faisant des choses que l'on estime utiles, sensées, chouettes ou intéressantes. Une étude d'envergure internationale* a montré que les personnes passionnées par leur travail y éprouvent plus de plaisir et de bien-être mental, ont moins de risque de burn-out et fournissent un travail de meilleure qualité. Pouvoir faire preuve de curiosité et découvrir de nouvelles choses, au travail ou lors d'une formation, sont à ce titre des leviers importants", poursuit la professeure Anja Van den Broeck.


Trouver le juste milieu

Les salariés et fonctionnaires qui éprouvent peu de plaisir au travail se disent particulièrement insatisfaits de la teneur et de l'ambiance de l'emploi (respectivement 77 et 75 %), de l'équilibre entre travail et vie privée (63 %) et du manque de possibilités de formation et d'évolution (58 %). Pour favoriser la satisfaction ressenti au travail, il semble important d'investir principalement dans ces matières : équilibre travail/vie privée, teneur de l'emploi et possibilités de développement personnel.

D'après l'étude réalisée par Tempo-Team, de tels efforts s’avèrent payants, car les travailleurs satisfaits de la teneur de leur emploi éprouvent davantage de satisfaction au travail que les autres (7,6 contre 4,9/10). La même réflexion vaut pour ceux qui ressentent un bon équilibre entre travail et vie privée : ils accordent une cote générale de 7,4/10 au plaisir au travail, contre seulement 5,5/10 chez les autres. Et ceux qui bénéficient d’opportunités de formation et d'évolution personnel ont tendance à accorder au plaisir ressenti au travail une cote moyenne de 7,8/10, contre 5,6 pour les autres. Le constat est quasiment identique pour l'ambiance au travail : 7,6 sur 10 quand on y éprouve du plaisir, contre 5,8 lorsque l'ambiance est négative.

"Le plaisir éprouvé en milieu professionnel explique que les travailleurs se sentent mieux dans leur peau, sont plus productifs et demeurent plus longtemps chez leur employeur. Mais pour y parvenir, ce dernier doit consentir des efforts dans un cocktail d'éléments favorisant le plaisir au travail : équilibre avec la vie privée, contenu de l'emploi et développement personnel. Les entreprises et institutions dont le personnel dit ressentir une grande satisfaction professionnelle ont aussi de meilleures chances d'attirer de nouveaux collaborateurs. C'est un avantage non négligeable à une époque de pénurie sur le marché de l'emploi", conclut Sébastien Cosentino, porte-parole de Tempo-Team.


Ce qui ressort d'une enquête en ligne menée auprès d'un échantillon représentatif de 2500 ouvriers et employés ainsi que 250 employeurs en Belgique choisis en fonction du régime linguistique, du sexe et de l'âge. Elle a été exécutée entre le 10 novembre et le 1er décembre 2022 par un bureau d'études indépendant pour le compte de Tempo-Team en collaboration avec la professeure Docteure Anja Van den Broeck, experte en motivation du travail à la KU Leuven.

*Van den Broeck, A., Howard, J. L., Van Vaerenbergh, Y., Leroy, H., & Gagné, M. (2021). Beyond intrinsic and extrinsic motivation: A meta-analysis on self-determination theory’s multidimensional conceptualization of work motivation. Organizational Psychology Review, 11(3), 240-273.

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