Pour un bouclier fiscal efficace

Récemment, le quotidien La Libre m’a demandé quelle réforme je voudrais introduire si j’arrivais au pouvoir. Il n’est pas question pour moi de briguer une fonction publique, élective ou non, mais j’ai quand même répondu à la question.

J’ai proposé que l’on instaure un «bouclier fiscal», couvrant tous les impôts, autre que la TVA, dus par les contribuables. Cette règle aurait comme conséquence que le total de tous ces impôts ne pourrait excéder, chaque année, 30% du revenu imposable.

Ensuite, tous les ans, ce taux serait abaissé à 28, 26, 24, 22 et finalement 20%. C’est la seule manière d’obliger les différents niveaux de pouvoir à réduire leurs dépenses.

Malheureusement, dans les programmes des différents partis, il n’y a rien qui ressemble à cela. La plupart de ces partis pensent d’abord aux dépenses qui peuvent satisfaire leur clientèle électorale. En réalité, non seulement le PTB, mais aussi le PS, Ecolo et le Vlaams Belang veulent augmenter les dépenses de l’État, et en plus prévoir des impôts supplémentaires pour combler le déficit budgétaire énorme, prévu et qui enfreindra certainement les règles européennes.

Même DEFI propose d’instaurer une espèce de cotisation sociale généralisée (CSG), système qui, en France, a pratiquement permis l’instauration d’un second impôt sur le revenu, s’ajoutant au premier.

Quant aux partis restants, ils ont le mérite de ne pas proposer des impôts supplémentaires, mais ne veulent rien faire qui réduise de manière substantielle ceux qui existent déjà, alors qu’ils font de la Belgique l’un des pays les plus taxés au monde.

Au contraire, certains s’offusquent des nouvelles règles comptables européennes qui imposent de revenir à un peu plus d’orthodoxie budgétaire en limitant les déficits.

C’est bien le moins qu’on puisse exiger des États comme de quiconque: ne pas dépenser plus que ses recettes. Et de meilleur complément à cette norme, c’est le bouclier fiscal, qui restreint les recettes.

Mais visiblement, pour certains mouvements, l’État traite le pays comme une vache à lait inépuisable: il faut toujours dépenser, tant et plus, pour assister certains groupes que l’on veut favoriser.

Au contraire, il serait largement temps que l’on se préoccupe de réduire le rôle de l’État, ce qu’hélas les partis ne veulent pas accepter. Sans doute parce qu’ainsi on réduit aussi leur propre rôle.

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