Je voudrais tout d’abord remercier les lecteurs de mes récentes notes concernant le dollar, ainsi que les sources qu’ils me fournissent. Qu’ils en soient tous sincèrement remerciés.
Un mot sur la doctrine Miran, défendue par Stephen Miran, le nouveau président du Council of Economic Advisors de la Maison-Blanche et proche du secrétaire au Trésor Scott Bessent.
Stephen Miran a théorisé une approche combinant droits d’importation et manipulation du dollar, visant à atteindre trois objectifs : financer l’immense déficit public américain, qui atteint des profondeurs inédites, dévaluer le dollar pour stimuler le potentiel d’exportation américain et maintenir des taux d’intérêt bas sur la dette américaine afin que le dollar soit utilisé à des fins transactionnelles, et non de thésaurisation, afin de préserver son rôle de source de liquidité mondiale.
Pour ceux qui sont familiers avec son paradoxe, nous retrouvons ici la problématique soulevée par Robert Triffin, l’économiste belge qui avait prédit que le système de l’étalon-or ne pourrait pas tenir si les États-Unis continuaient à fournir la liquidité du dollar au reste du monde.
L’idée de Stephen Miran est que les droits de douane américains deviennent un argument de négociation : ils seraient modulés en fonction de la volonté des partenaires commerciaux à souscrire à des obligations américaines à très long terme (un siècle), voire perpétuelles, comme condition pour éviter les guerres commerciales de Trump et le retrait de la protection militaire américaine. Il est clair que la valeur de ces obligations tendrait rapidement vers zéro, ne serait-ce qu’en raison de l’inflation, mais aussi de la dépréciation du dollar. Les pays commerçant avec les États-Unis ou dépendant de leur protection militaire se retrouveraient ainsi contraints de financer GRATUITEMENT les États-Unis.
Cela aurait pour conséquence évidente d’affaiblir le dollar.
Mais Miran va encore plus loin. Il propose que la Maison-Blanche utilise des pouvoirs spéciaux pour réduire les coupons d’intérêt sur les obligations américaines détenues par les banques centrales étrangères qui refuseraient de réévaluer leur monnaie par rapport au dollar.
L’autre voie, que j’ai toujours privilégiée, serait que la Maison-Blanche place la Réserve fédérale sous tutelle et qu’elle refinance la dette américaine à un taux d’intérêt nul, voire négatif. Ce jour-là, ce serait l’effondrement progressif du dollar, puisque sa valeur serait détruite par l’inflation, non compensée par un taux d’intérêt.
En conclusion : il est désormais évident qu’un événement majeur se profile sur le plan monétaire. La question n’est plus de savoir si cela va arriver, mais comment cela va se produire.
Et comment se protéger contre cela : l'or.