Donald Trump vient de menacer d'augmenter les droits de douane chinois, avant d'atténuer son propos, et ce sera un mouvement perpétuel.
Il est, par exemple, évident que les droits de douane de 15 % infligés, sans contrepartie, à l'Europe seront, à de multiples reprises, réaménagés.
Il faut se souvenir du proverbe latin : « Jupiter rend fous ceux qu'il veut détruire. »
Mais il y a autre chose, tirée d'un article de Gillian Tett du Financial Times.
En effet, les lois fiscales doivent, aux États-Unis, être approuvées par le Congrès.
Or Trump invoque une loi de 1977, l'International Emergency Economic Powers Act (IEEPA), pour imposer ses taxes propres.
Et le 5 novembre, donc dans moins d'un mois, la Cour suprême doit se prononcer sur la légalité de l'emploi de cette disposition. Et la chroniqueuse de conclure que si la Cour Suprême s'aligne sur Trump, il dispose de pouvoirs taxatoires quasi-monarchiques.
De plus, il pourrait très bien, et même certainement, écarter le jugement de la Cour suprême s'il lui était défavorable, ce qui revient à annihiler le pouvoir de cette dernière.
C'est donc, aux États-Unis, un coup d'État permanent, pour paraphraser le titre d'un ouvrage de François Mitterrand, qui s'installe.
Et ce que nous ne comprenons pas, c'est que tout va y passer : la dette publique, la monnaie, bref les frêles esquifs symboliques qu'on espère stables, puisqu'ils émanent de la première puissance américaine, alors que c'est justement pour cette raison qu'ils ne le sont pas.
L’or a de beaux jours devant lui.