Voilà pourquoi il faut se battre inlassablement pour le respect de la diversité et de l’altérité?

Dans l’esprit de Donald Trump, on devine une sombre obsession pour la pureté raciale et l’organisation hiérarchique des humains. Il incarne certes le modèle économique américain, privilégiant la réussite individuelle et la domination impérialiste. Mais, durant qa campagne, il a dérivé vers des théories eugénistes, suggérant que les migrants illégaux portent de « mauvais gènes », tout en les caricaturant comme voleurs, violeurs et mangeurs d’animaux domestiques. Il a même insinué que Kamala Harris était « devenue » noire pour des raisons électorales, une remarque renvoyant à une prétendue mutation génétique. C’est terrifiant, car tous les Américains, ou leurs ancêtres, sont des migrants. Cela laisse entendre qu’un migrant naturalisé voit ses gènes miraculeusement « purifiés ».

Même les présidents les plus puritains, comme le presbytérien Woodrow Wilson (1856-1924), qui voyait les États-Unis comme une terre promise par Dieu aux méritants, n’ont jamais franchi cette ligne. Le sceau des États-Unis porte pourtant l’inscription latine « E pluribus unum » – « un seul à partir de plusieurs ». Les États-Unis sont un melting pot, un creuset de cultures. Une fois citoyen, chacun hérite d’une lignée irréprochable, symbolisée par George Washington (1732-1799), premier président. Sans enfants biologiques, ce dernier adopta les fils de sa femme, dont l’un, George Washington Parke Custis, eut pourtant une descendance noire reconnue, mais soigneusement ambigue.

Cela éclaire la connivence de Trump avec Elon Musk, père de 14 enfants, qui rêve d’élever le quotient intellectuel de l’humanité par l’accouplement de personnes « douées » pour engendrer des surhommes, une affiliation qu’il revendique lui-même. On comprend aussi l’attraction de ces titans de la Silicon Valley pour une « humanité 2.0 », un monde dominé par une élite technologique asservissant les autres via leurs innovations.

Et finalement, c’est sans doute l’ex-chanteur de Pink Floyd, Roger Waters, qui l’exprime le mieux dans l’album Is This the Life We Really Want ? de 2017. Dans la chanson éponyme, il débute par un bref extrait de Donald Trump déclarant :

« I won. I won. There’s zero chaos. We are running. This is a fine-tuned machine. »

C’est pour cela qu’il faut se battre inlassablement pour le respect de la diversité et de l’altérité, pour la rencontre avec les autres, pour la protection – et mieux encore, la valorisation – des minorités, plutôt que de croire qu’une société binaire doit s’imposer par exigence de simplicité.

A méditer!

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