Beaucoup de nouvelles inquiétantes ces dernières semaines et ces derniers mois concernant l'économie flamande avec un nombre record de faillites, une croissance économique insuffisante, l'impact menaçant de la guerre commerciale américaine, les difficultés de l'industrie, l'incertitude entourant les changements géopolitiques… Il est parfois difficile, avec ce flot de messages pessimistes, de garder à l'esprit les points forts de notre économie. C'est pourquoi, spécialement pour le 11 juillet, voici 10 atouts de l'économie flamande (dans un ordre aléatoire).
La Flandre reste une porte d'accès à l'Europe. Dans l'indice de performance logistique de la Banque mondiale, la Belgique se classe parmi les 10 premiers (et c'est en grande partie une réussite flamande), avec notamment une quatrième place (mondiale) pour le transport international, une troisième place pour la compétence logistique et une quatrième place pour la ponctualité. Même à une époque d'économie mondiale plus fragmentée, cela reste un atout majeur.
Étroitement lié au point précédent, la Flandre est l'une des économies les plus ouvertes au monde. Les exportations flamandes représentent 116 % du PIB. Parmi les pays industriels classiques, seul le Luxembourg et l'Irlande (où l'optimisation fiscale joue un rôle) affichent un chiffre supérieur. Selon une analyse de l'institut économique suisse KOF, la Belgique est la troisième économie la plus mondialisée au monde après les Pays-Bas et la Suisse (et là encore, il s'agit surtout d'une réussite flamande).
En termes de production par heure travaillée, la Belgique figure parmi les 5 premiers pays industriels. L'un des grands défis pour notre prospérité future est le ralentissement du rythme de croissance de cette productivité. Nous devons absolument inverser cette tendance. Néanmoins, notre niveau de productivité reste parmi les meilleurs au monde.
En 2021, les dépenses totales de recherche et développement (R&D) en Flandre représentaient 3,65 % du PIB. Nous nous situons ainsi parmi les 5 premières régions européennes. Dans ce contexte, la Commission européenne qualifie la Belgique de leader de l'innovation en Europe. En Flandre, nous tirons encore trop peu profit de ces efforts de R&D, mais le fait que nous soyons aussi performants en matière de R&D constitue une base solide pour faire mieux.
Avec nos universités, qui obtiennent d'excellents résultats internationaux dans divers classements en matière d'innovation, et des centres de recherche spécifiques de classe mondiale tels que le VIB (biotechnologie), l'imec (technologie des puces) et le VITO (transition durable), la Flandre dispose de solides fondements pour ces efforts de R&D.
La Belgique figure parmi les 5 premiers pays industriels en matière de soutien public à la R&D. Dans notre région, il s'agit de l'un des grands succès politiques des dernières décennies. Dans les années 1990, la Belgique et la Flandre n'étaient que de second rang en Europe en matière d'innovation. Un choix politique conscient a alors été fait pour miser beaucoup plus fortement sur la R&D, avec succès. Ceci grâce aux efforts combinés des pouvoirs publics, des centres de recherche et des entreprises.
De vastes pans de l'économie mondiale sont aujourd'hui en pleine mutation, notamment la transition démographique, numérique et durable. En Flandre, nous disposons de différents clusters qui répondent aux défis liés à cette transition. On trouve ainsi, notamment dans le domaine de la santé (également lié au vieillissement de la population), le secteur pharmaceutique et la biotechnologie, dans le domaine de la numérisation, la scène start-up émergente autour des services numériques et de l'IA (avec notamment le « Gentse wintercircus » comme vitrine), et dans le domaine de la durabilité, les entreprises de dragage (pour l'éolien offshore) et de nombreuses entreprises liées à la réutilisation des matériaux.
Malgré toutes les crises de ces dernières années (covid, prix de l'énergie, coûts salariaux…), les entreprises ont continué à investir, notamment dans la durabilité et la numérisation. La Flandre fait ainsi partie des régions européennes les plus performantes en matière d'investissements totaux, même si les investissements publics y sont parmi les plus faibles d'Europe. La forte dynamique d'investissement est donc principalement portée par les entreprises. Ces investissements sont cruciaux pour le potentiel de croissance future de notre économie.
Cet « atout » est pour le moins ambigu. Les simulations sur le potentiel des réformes structurelles placent systématiquement la Belgique parmi les pays ayant le plus grand potentiel (généralement en compagnie de pays comme la France, l'Italie et la Grèce). Il s'agit notamment de réformes du marché du travail, du système fiscal, des procédures d'autorisation, des charges administratives… Le fait que nous ayons une grande marge de progression dans ce domaine est en grande partie dû au fait que la politique jusqu'à présent était loin d'être optimale. Mais le potentiel d'amélioration existe, et les recettes pour y parvenir sont connues (car elles ont déjà été testées dans d'autres pays européens, principalement au nord de chez nous).
La Flandre reste un bon endroit où vivre, avec notamment un nombre élevé de restaurants étoilés par habitant et des scores relativement élevés en matière de satisfaction générale dans diverses enquêtes, une large accessibilité à l'éducation et aux soins de santé, et une faible inégalité et pauvreté (pour les deux, la Flandre fait partie des meilleures régions d'Europe).