​Trump, The Art of the Deal: l’idiotie du prix de la prévisibilité et de la certitude

Donald Trump l'avait écrit noir sur blanc dans son manifeste « Think Big and Kick Ass in Business and Life ».

Aujourd'hui, l'Europe en découvre la traduction la plus crue : la doctrine du "botter des fesses" appliquée à l'échelle géopolitique. Les récentes négociations, orchestrées depuis un golf écossais, ont laissé notre continent avec "les fesses toutes rouges".

C’était une leçon de l'art trumpien de la négociation, où la faiblesse de l'un est la force de l'autre. Voici comment les principes de son "Art of the Deal" se sont manifestés :

• "Think Big" (Penser Grand) : Oublier la diplomatie feutrée pour viser la domination. Pas de compromis, mais l'imposition d'un rapport de force où l'autre doit céder. Trump ne voulait pas d'un accord équitable, mais une victoire écrasante.
• "Use Your Leverage" (Utiliser ses leviers) : Transformer les tarifs douaniers, les exportations énergétiques (GNL) et les obligations d'achat militaire en outils de pression impitoyables. La dépendance accrue de l'Europe est une preuve cinglante de cette stratégie.
• "Fight Back" / "Kick Ass" (Contre-attaquer/Boter des fesses) : Face à la volonté européenne d'apaisement, maintenir des droits prohibitifs sur l'acier et l'aluminium, tout en exigeant la baisse des nôtres à zéro. Une asymétrie qui n'a rien d'un hasard, mais tout d'une démonstration de force.
• "Know Your Market" (Connaître son marché) : Exploiter les divisions internes et le manque de leadership européen pour imposer sa vision. La fragmentation du continent a été un terrain fertile pour cette approche sans concession.

Le bilan pour l'Europe est sans appel : une industrie fragilisée par un dollar faible, une dépendance énergétique et militaire croissante, et une croissance entravée. L'ambition de "Think Big" côté américain s'est traduite par une relégation continentale, tandis que la Chine inonde nos marchés.

Cette situation est globalement très mauvaise pour l'industrie européenne. Le prix de la certitude et de l'apaisement temporaire du front commercial est lourd. Car il n’y aura AUCUNE certitude ni prévisibilité.​