10 Signaux d'alarme de l'économie belge : une analyse approfondie

Dans son discours sur l'état de l'Union de la semaine dernière, l'optimisme régnait quant à l'économie belge, mais une analyse plus approfondie révèle des signaux d'alarme. Malgré quelques éléments positifs, de nombreux indicateurs laissent présager des temps difficiles pour l'économie belge à venir. Dans cet article, nous examinerons en détail dix de ces signaux d'alarme qui méritent une attention particulière.


1. Conjoncture internationale difficile

Les indicateurs internationaux continuent d'indiquer une conjoncture économique difficile. Par exemple, l'indice PMI pour la zone euro, qui mesure la confiance des chefs d'entreprise, signale une contraction de l'activité économique dans la région. En outre, plusieurs pays européens, dont la Suède, la Pologne, l'Autriche, l'Allemagne et les Pays-Bas, ont enregistré une diminution de l'activité économique au cours des douze derniers mois. Cette situation n'est pas favorable à l'économie belge, fortement tributaire du climat économique international.


2. Diminution de l'activité industrielle

L'industrie connaît des difficultés dans de nombreuses régions d'Europe, avec en tête la forte baisse de l'industrie allemande. La Belgique n'est pas épargnée, avec une baisse de près de 3 % de l'activité industrielle au cours des huit premiers mois de l'année. Cette situation résulte à la fois d'un ralentissement conjoncturel et de défis structurels importants tels que le handicap salarial, le handicap énergétique et l'incertitude liée aux autorisations.


3. Baisse des demandes de prêts hypothécaires

L'augmentation des taux d'intérêt a traditionnellement un impact significatif sur le marché immobilier. Cette fois-ci ne fait pas exception. Au début de l'année dernière, le taux hypothécaire sur 20 ans (avec une période initiale de taux fixe de 10 ans) était encore de 1 %. Aujourd'hui, il est passé à 3,6 %. Cette hausse des taux freine inévitablement le marché immobilier, comme en témoigne la nette diminution du nombre de nouvelles demandes de prêts hypothécaires au cours des derniers mois. Au cours des douze derniers mois, le nombre le plus bas de nouvelles demandes a été enregistré depuis plus de 15 ans.


4. Ralentissement de la construction

La baisse des demandes de prêts hypothécaires se traduit également par un ralentissement de l'activité de construction. Au cours de la première moitié de l'année, le nombre de nouvelles autorisations de construction était inférieur de 12 % à celui de la même période de l'année précédente. Cela se traduit par des perspectives sombres pour le secteur de la construction, avec des prévisions de demande flirtant avec les niveaux les plus bas des 25 dernières années.


5. Baisse de l'activité de l'intérim

Le marché du travail se maintient relativement bien pour le moment, en grande partie en raison de pénuries structurelles persistantes. Cependant, il présente également des signes clairs de ralentissement, notamment une forte diminution de l'activité de l'intérim, qui a atteint son niveau le plus bas depuis le début de l'année 2014.


6. Pression sur les exportations

Les difficultés économiques internationales et la perte de compétitivité ont également des répercussions sur nos exportations. Au cours des sept premiers mois de cette année, le volume des exportations belges était inférieur de 11,5 % à celui de la même période de l'année précédente. Cela met en danger l'un des moteurs essentiels de notre économie.


7. L'effet de levier sur le pouvoir d'achat s'atténue

L'augmentation du pouvoir d'achat a été un soutien important pour l'activité économique grâce à l'indexation automatique des salaires. Cependant, cette augmentation devrait considérablement ralentir en 2024, passant à seulement 0,4 %.


8. Solde de la balance des paiements négatif

Le solde de la balance des paiements, qui reflète la relation entre nos exportations et nos importations, était en grande partie positif au cours des 35 dernières années. En 2022, il a fortement chuté. Les institutions telles que la Banque nationale, le Bureau fédéral du plan, la Commission européenne, le FMI et l'OCDE prévoient que notre solde de la balance des paiements restera négatif au cours des prochaines années, ce qui témoigne de l'impact structurel sur notre compétitivité.


9. Augmentation du nombre de faillites

Depuis la pause causée par la pandémie, le nombre de faillissements augmente clairement. Initialement, il s'agissait d'une reprise après une période exceptionnellement calme pendant les années de la pandémie. Cependant, le nombre de faillissements en Flandre au cours des douze derniers mois est le plus élevé depuis 2014, et une nouvelle augmentation semble probable.


10. Le déficit budgétaire insoutenable

Après la dernière révision budgétaire, tous les gouvernements belges sont en passe d'atteindre un déficit budgétaire total de 4,6 % du PIB, soit 27,5 milliards d'euros. Sans intervention, ce chiffre pourrait atteindre environ 6 % du PIB d'ici la fin de la prochaine législature. La prochaine coalition gouvernementale devra rapidement prendre des mesures pour le réduire, ce qui pourrait avoir un impact sur l'activité économique.

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