Près d’une entreprise belge sur quatre envisage d’élargir sa flotte de véhicules au cours des trois prochaines années, selon le baromètre 2023 de l’Arval Mobility Observatory. Le télétravail, vestige de la pandémie, semble n’inciter qu’une entreprise sur cinq à adapter sa politique en matière de mobilité. L’électrification du parc automobile progresse rapidement, mais le BEV cause encore des maux de tête dans certains cas.
« Ce sont principalement le prix d’achat, les solutions de recharge au domicile du travailleur et sur la voie publique ainsi que l’offre limitée de véhicules qui semblent les préoccuper le plus », explique Yves Ceurstemont de l’Arval Mobility Observatory Belgium.
Arval Mobility Observatory Mobility and Fleet Barometer 2023 :
Plus de 300 décisionnaires au sein d’entreprises belges ont été interrogés dans le cadre du baromètre annuel réalisé par l’Arval Mobility Observatory à travers 30 pays. Il ressort des sondages que 89 % des entreprises belges envisagent de maintenir, voire d’élargir, leur parc automobile. Les entreprises en pleine expansion, près d’une sur quatre, avancent comme principaux arguments le développement de nouvelles activités ainsi que l’attrait et la rétention des talents. D’autres arguments avancés sont la possibilité donnée aux collaborateurs d’échanger une partie de leur salaire brut contre une voiture de société et l’introduction d’un système de véhicule partagé entre collaborateurs.
Le télétravail à l’issue de la pandémie n’a pas entrainé de grands changements au niveau de la mobilité dans les entreprises belges. Seule une entreprise sur cinq affirme avoir dû refondre ou vouloir refondre certains aspects de sa politique en matière de mobilité à cause du télétravail. « Les changements introduits par ce petit nombre d’entreprises concernent notamment l’introduction d’un système de véhicules partagés, l’adaptation de la car policy au niveau du nombre de kilomètres ou la liste des modèles ou encore la mise à disposition des collaborateurs de plusieurs nouvelles solutions de mobilité », souligne Yves Ceurstemont, de l’Arval Mobility Observatory Belgium.
Le verdissement des flottes des entreprises belges se poursuit rapidement, soutenue par une orientation fiscale forte. 7 entreprises sur 10 déclarent qu’elles utilisent déjà ou utiliseront au cours des 3 prochaines années des voitures particulières à propulsion alternative - que ce soit des hybrides, des PHEV ou des BEV. En ligne avec la moyenne Européenne, plus de 4 sociétés sur 10 déclarent qu’elles utiliseront des hybrides et des PHEV. Mais en ce qui concerne le passage aux BEV, les décisionnaires belges ont des préoccupations. Les principales sont le prix d’achat plus élevé d’un BEV (48%), les doutes concernant les solutions de recharge à domicile (35%) et sur la voie publique (32%) et la gamme plus limitée de BEV (30%).
« De nombreuses entreprises indiquent que l’intégration des BEV dans leur parc automobile demeure un défi, même si les répercussions fiscales sont claires depuis longtemps. La moitié des entreprises se heurtent au prix d’achat des BEV ; pourtant, le calcul TCO prouve souvent qu’il s’agit de la meilleure option pour l’employeur et le salarié. », observe Yves Ceurstemont.
Outre la voiture de société, d’autres solutions de mobilité, comme la voiture partagée, le leasing de vélo, l’abonnement pour les transports publics, le budget de mobilité ou le leasing privé sont de plus en plus proposées par les entreprises belges. Près de 8 sur 10 d’entre elles proposent au moins une alternative à leurs collaborateurs. D’ici trois ans, 96 % des entreprises belges devraient systématiquement le faire.
« Une entreprise sur trois propose déjà aujourd’hui le leasing de vélo, mais d’ici fin 2025, elles devraient être la moitié à le faire. La voiture partagée a également le vent en poupe puisque 15 % des entreprises proposent cette solution de mobilité. De nombreuses entreprises se disant prêtes à l’inclure, cela devrait être une réalité dans une entreprise sur trois d’ici trois ans. Enfin, l’échange d’une partie du salaire brut contre une voiture de société reste populaire, avec 15 % des entreprises qui permettent à leurs effectifs de le faire. Dans les trois ans, ce chiffre devrait doubler d’après les déclarations des entreprises. » souligne Yves Ceurstemont, de l’Arval Mobility Observatory Belgium.
Les raisons principales incitant les entreprises à proposer d’autres solutions de mobilité sont la RSE, l’image et la réputation de la société ainsi que la demande explicite des départements RH visant l’adaptation de la stratégie de mobilité pour attirer les talents et les retenir vu la guerre des talents qui fait rage.
Méthodologie 2023
En Belgique, l'enquête a été réalisée par l'agence de recherche indépendante Ipsos entre le 29 août 2022 et le 27 octobre 2022 auprès de 303 gestionnaires de flottes d'entreprises dont la flotte comprenait au moins 1 véhicule (véhicules particuliers ou véhicules utilitaires légers). Les participants ont été recrutés par téléphone avec un entretien complet réalisé par téléphone. Le panel était composé comme suit :
À l’international, 8 622 entretiens avec des décideurs d'entreprises ont été réalisés entre le 18 août 2022 et le 11 novembre 2022 pour 25 pays et entre le 9 janvier 2023 et le 30 mars 2023 pour l'Amérique du Nord, la Nouvelle-Zélande, l'Australie et le Mexique par une société d'études indépendante, Ipsos.
Son champ d'application (de 25 à 30 pays) a été étendu cette année à 5 nouveaux pays (Autriche, Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni, République tchèque, Slovaquie, Roumanie, Suisse, Finlande, Danemark, Norvège, Suède, Nouvelle-Zélande, Australie, Mexique, Amérique du Nord Turquie, du Maroc, du Chili, du Pérou et du Brésil). Les entreprises concernées exploitent au moins un véhicule.