
… ou les choses répétées plaisent ...
C’est ce que doivent croire certains élus ou ministres, avec un peu de désinvolture ou désintérêt pour la chose publique… Alors que la presse explique que le gouvernement peine à s’accorder sur un budget, je suis tombé sur le dernier rapport de la Cour des Comptes sur les comptes 2024 de l’administration générale, publié le 16 septembre 2025.
Eh bien, on a peine à le croire mais rien, ou presque, n’a changé depuis ce que j’écrivais, il y a deux ans (!), lorsque la Cour relevait déjà, à propos des comptes 2022, qu’ils n’étaient pas fiables ! Aujourd’hui, malgré quelques efforts pour 2024, la Cour conclut encore que « les chiffres rapportés s’avèrent insuffisamment fiables et (que) les annexes n’offrent pas assez d’informations correctes et pertinentes… ». Elle constate aussi : "... qu’une part importante des créances fiscales est irrécouvrable et doit être annulée ou extournée", et qu’il est «...difficile d’aligner le compte général sur d’autres informations budgétaires, car celles-ci ne reposent pas sur la même base » (!).
Bref, vous, dirigeant de PME ou indépendant, devez tenir une comptabilité irréprochable sous peine d’amende au moindre écart, mais les comptes de l’État fédéral, eux, peuvent être « insuffisamment fiables » sans le moindre problème ou la moindre conséquence.
Il est quand même incroyable que deux ans plus tard, le même constat s’impose : comment l’État et nos politiques osent-ils encore exiger des contribuables une rigueur absolue, alors qu’ils ne respectent pas leurs propres règles ? La conclusion de notre post de l’époque résonne toujours aussi fort : « L’urgence, avant toute réforme ou effort pour les contribuables, n’est-elle pas de mettre d’abord de l’ordre dans les comptes de l’État ? » Autrement dit : avoir une vision claire de ses actifs, droits et engagements (dettes). Comment peut-on établir un budget crédible et réclamer de nouveaux impôts si les comptes publics ne sont pas fiables ?
Comme il y a deux ans, on pourrait perfidement demander : comment l’État peut-il exiger des citoyens des comptes irréprochables, s’il est lui-même en défaut de le faire ? Ne serait-il pas temps d’inscrire dans la Constitution un principe simple : tout responsable politique ayant participé à l’élaboration d’un budget ou à une gestion déficitaire pendant deux législatures devient inéligible pendant dix ans ? Peut-être qu'alors, on verra enfin un réel intérêt pour la gestion de la chose publique une gestion plus efficace des deniers publics…
Qu’en pensez-vous ?