La fin de l’année approche à grands pas et beaucoup d’employeurs font le même constat : certains travailleurs ont encore un nombre important de jours de congé à prendre avant la fin de l’année.
Mais quelles sont les règles générales à respecter ? Peut-on reporter n’importe quel type de congé ?
Un travailleur a-t-il le droit de ne pas les prendre et de se les faire payer ?
Catherine Delos, Legal Advisor chez Partena Professional, nous éclaire sur le sujet.
A défaut d'accord paritaire ou d'entreprise, la fixation des jours de vacances légales doit résulter d’un accord individuel entre l’employeur et le travailleur.
Le travailleur ne peut donc jamais imposer unilatéralement la date de ses vacances. A l’inverse, un employeur ne peut pas obliger ses travailleurs à prendre des jours de vacances aux dates qui lui conviennent.
Non, c’est interdit. Même si un travailleur s’abstient de réclamer ses jours de congé légaux, l’employeur doit veiller à ce qu’ils soient pris avant le 31 décembre 2023. Bien entendu, l’employeur ne pourra pas les imposer. Pour éviter tout problème, l’employeur veillera à rappeler par écrit aux travailleurs leur obligation de prendre tous ces jours avant la fin de l’année en les invitant, par exemple, à les planifier.
En principe, le travailleur a l’obligation de prendre tous ses jours de congé légaux avant le 31 décembre 2023. S’il se trouve dans l’impossibilité réelle de les prendre (pour maladie, par exemple), il percevra alors un pécule de vacances pour les jours qu’il n’a pas pu prendre.
A noter qu’à partir du 1er janvier 2024, le report de tout ou partie des jours de congé légaux sera possible mais uniquement pour certaines situations déterminées et sous certaines conditions.
Lorsqu’un jour férié tombe un samedi ou un dimanche (c’est-à-dire un jour d’inactivité), celui-ci doit être remplacé et le jour de remplacement doit obligatoirement coïncider avec un jour de travail. « Soit le jour de remplacement est convenu au niveau de l’entreprise pour l’ensemble du personnel, soit la date du jour de remplacement est fixée d’un commun accord avec chaque travailleur individuellement. Par exemple, en 2023, il y a 2 jours fériés qui doivent être remplacés avant le 31 décembre 2023 : le 1er janvier et le 11 novembre. Ce type de jour n’est pas reportable et doit obligatoirement être pris avant le 31 décembre 2023 » explique Catherine Delos.
Lorsqu’une entreprise applique une durée hebdomadaire moyenne de travail, des jours de réduction du temps de travail (RTT) doivent être octroyés aux travailleurs pour respecter la durée de travail sur l’année civile. Cela signifie que ces jours doivent être pris sur la période correspondant à l’année civile et qu’il n’est pas possible de les reporter à l’année civile suivante. De plus, les dates de ces jours doivent être fixées d’un commun accord entre employeur et travailleur si aucune autre règle n’est prévue au niveau de l’entreprise ou du secteur.
Les jours de congé extra-légaux (de grade, d’ancienneté, …) doivent également en principe être pris d’un commun accord entre l’employeur et le travailleur. Il y aura lieu, par ailleurs, de se référer aux dispositions qui les prévoient (au niveau du secteur d’activité ou de l’entreprise) pour savoir, par exemple, s’ils sont reportables ou non à l’année suivante.
« Oui, le travailleur doit prendre en priorité certains jours avant la fin de l’année : les jours de congé légaux, les jours de remplacement de jours fériés et les jours de RTT. Les jours de congé extra-légaux devront normalement être pris en dernier lieu » explique Catherine Delos.
Vu que les règles de prise de ces différents congés ne sont pas identiques, il est conseillé à l’employeur de les rappeler à ses travailleurs dans le règlement de travail.