Depuis le 1er juillet 2025, les nouvelles tables de conversion de l’usufruit sont officiellement publiées et disponibles. Cette mise à jour technique s’accompagne d’un rappel opportun sur l’utilité concrète de la conversion de l’usufruit successoral, un mécanisme souvent ignoré du grand public, mais qui peut éviter bien des conflits.
Lors d’un décès, le conjoint survivant hérite de plein droit, sauf testament contraire, de l’usufruit sur certains biens de la succession : résidence familiale, mobilier, liquidités, portefeuille-titres, etc.
Ce droit d’usufruit peut parfois paralyser la gestion ou le partage du patrimoine avec les enfants nus-propriétaires. L’usufruitier n’a droit qu’aux “fruits” des biens – intérêts, dividendes ou usage – tandis que les nus-propriétaires doivent attendre l’extinction de l’usufruit, le plus souvent au décès du conjoint survivant, pour disposer pleinement de leur héritage.
C’est précisément pour répondre à cette situation de blocage qu’intervient la conversion de l’usufruit successoral, prévue à l’article 745quater du Code civil. L’idée ? Transformer le droit d’usufruit en un droit de pleine propriété sur certains biens ou sur une somme d’argent, de manière à éviter les démembrements ou indivisions prolongés.
La loi prévoit trois voies possibles :
Madame Dubois, 78 ans, hérite de l’usufruit sur un portefeuille de 400.000 € au décès de son mari. Ses enfants en recueillent la nue-propriété.
Afin d’éviter une gestion partagée complexe et source de tensions, la famille accepte une conversion amiable :
Madame Dubois reçoit 92.840 € en pleine propriété – soit 23,2 % de la valeur du portefeuille, valeur calculée actuariellement selon son âge – et les enfants deviennent pleins propriétaires du solde.
Un arrêté ministériel du 1er juillet 2025 est venu actualiser les tables de conversion de l’usufruit, avec des implications pratiques immédiates.
Exemples :
Les taux sont désormais plus élevés, ce qui rend la conversion plus coûteuse pour les nus-propriétaires, mais aussi plus avantageuse pour le conjoint survivant. Cette donnée doit impérativement être intégrée à toute réflexion de planification successorale.
Le mécanisme de conversion de l’usufruit, conjugué aux nouvelles tables 2025, s’impose donc comme un outil de régulation familiale autant que d’efficience patrimoniale. Il mérite toute l’attention des praticiens comme des familles concernées.