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Corporate Tax: ce que révèlent réellement les nouvelles données de l’OCDE – et la position de la Belgique

L’OCDE a publié cette semaine son rapport 2025 sur les statistiques de l’impôt des sociétés. Ce document, souvent technique, offre pourtant une photographie très claire des tendances mondiales en matière de fiscalité des entreprises – et situe précisément la Belgique dans ce paysage.


1. Les recettes de l’impôt des sociétés augmentent partout

Dans les 131 juridictions analysées :

  • la part des recettes CIT dans les recettes fiscales totales est passée de 15,9 % à 17,8 % (2022) ;
  • le CIT exprimé en pourcentage du PIB est passé de 3,1 % à 3,6 % ;
  • les grandes multinationales représentent 47,1 % de l’ensemble des recettes CIT.

En d’autres termes, les entreprises contribuent davantage, et l’impôt des sociétés devient un pilier central du financement public.


2. Les taux d’imposition sur les sociétés se stabilisent

Après plus de vingt ans de baisse continue (depuis un niveau moyen de 28 % en 2000), les taux nominaux semblent désormais stabilisés autour de 21,2 %.

Une stabilisation rare à l’échelle internationale.


3. R&D en baisse, BEPS en amélioration – mais le tableau reste contrasté

Le rapport met en évidence plusieurs tendances :

  • la générosité des incitants fiscaux R&D diminue légèrement ;
  • certains indicateurs BEPS s’améliorent (moins de profits localisés dans les juridictions à faible substance) ;
  • mais les principaux hubs d’investissement présentent toujours des écarts importants entre bénéfices déclarés et activité économique réelle.


4. La Belgique : trois constats majeurs

1. Une forte dépendance à l'impôt des sciétés

La Belgique tire environ 12 à 13 % de ses recettes fiscales totales de l'impôt des sociétés, soit un niveau comparable à la moyenne OCDE, mais avec une base imposable structurellement étroite et une dépendance élevée vis-à-vis des grands groupes.

2. Un taux nominal qui reste élevé

Avec un taux de 25 %, la Belgique se situe bien au-dessus de la moyenne OCDE (21,2 %).
Le pays n’est pas un cas extrême, mais il reste loin des juridictions les plus compétitives.

3. Un précompte mobilier parmi les plus élevés de l’OCDE

Le taux standard de 30 % place la Belgique dans la tranche supérieure des États imposant les dividendes, intérêts ou redevances à des niveaux élevés.
Un facteur qui pèse significativement sur l’attractivité globale du pays.


5. Conclusion

Les données de l’OCDE le confirment : la fiscalité des entreprises devient plus importante, plus harmonisée et davantage encadrée au niveau international.

Pour la Belgique, l’enjeu est transparent : rester attractive sans fragiliser l’assiette fiscale, et éviter les mesures ponctuelles qui nuisent à la prévisibilité de long terme.

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