Bien sûr ! Voici l’article dans une forme rédactionnelle fluide, structurée comme vous l’appréciez : titre, introduction, développement sous forme de questions-réponses, exemple pratique, tableau synthétique et conclusion.
Pendant des années, la Belgique a été l’un des rares pays européens à offrir un véritable havre fiscal aux particuliers investissant dans les cryptomonnaies. Tant que les plus-values réalisées restaient dans le cadre de la « gestion normale du patrimoine privé », elles échappaient purement et simplement à l’impôt.
Mais cette ère touche à sa fin. L’accord de gouvernement 2025-2026, porté par la coalition « Arizona », prévoit non seulement une nouvelle taxation des plus-values, mais aussi la fin de l’anonymat via une série de mesures nationales et européennes. Le régime fiscal des cryptos en Belgique entre dans une phase de profonde transformation. Explications.
La situation actuelle repose sur une distinction fondamentale : si les plus-values sont réalisées dans le cadre d’une gestion normale du patrimoine privé, elles ne sont pas imposées. À l’inverse, dès que l’investissement est considéré comme spéculatif, ou exercé de manière professionnelle, il devient imposable.
La fiscalité belge distingue ainsi trois cas de figure :
À côté de ces cas, certains revenus spécifiques – comme le staking, les airdrops ou les intérêts de lending – sont généralement considérés comme des revenus mobiliers et donc imposés à 30 % (précompte mobilier).
L’accord gouvernemental rompt avec cette logique d’exonération automatique pour les plus-values issues de la gestion privée. Une « contribution de solidarité » sera introduite dès 2025, visant directement les gains sur actifs financiers, y compris les cryptomonnaies.
Selon les premières versions du texte, cette contribution serait fixée à 5 %, voire 10 %, mais uniquement sur les gains effectivement réalisés à partir de l’entrée en vigueur. Les premiers 6.000 € de plus-values bénéficieraient d’une exonération annuelle (sous réserve de confirmation définitive).
Il s’agit d’un changement de paradigme : un gain réalisé sur des cryptomonnaies, même détenues sagement pendant plusieurs années, ne sera plus automatiquement exonéré. Le « bon père de famille » fiscal devient un investisseur taxé… mais modérément.
Les moins-values seraient déductibles, mais uniquement l’année même. Impossible donc de reporter une perte subie en 2026 sur une plus-value réalisée en 2027.
Par ailleurs, la réforme ne modifie pas la fiscalité des revenus déjà imposables :
Si la taxation évolue, la transparence fiscale connaît également une révolution.
Dès 2026, avec la transposition de la directive DAC 8, toutes les plateformes d’échange opérant dans l’UE devront communiquer automatiquement les données de leurs clients aux administrations fiscales : identité, montants détenus, transactions réalisées.
Parallèlement, les comptes crypto devront être déclarés au Point de Contact Central (PCC) de la Banque nationale de Belgique. Le fisc pourra y avoir accès de manière précoce, dès qu’un indice de fraude ou de déficit indiciaire est relevé.
Concrètement, cela signifie que l’anonymat est terminé. À terme, les cryptos seront aussi transparentes que les comptes bancaires classiques.
Prenons l’exemple de Julie, une investisseuse prudente.
En 2022, elle achète pour 12.000 € de BTC. En janvier 2026, elle revend l’ensemble pour 20.000 €, réalisant une plus-value de 8.000 €. Elle n’a effectué aucune autre opération, et ses cryptos représentaient 10 % de son portefeuille global.
Jusqu’en 2024, elle n’aurait rien payé. Mais avec la réforme :
Elle devra également déclarer ses comptes crypto au PCC, et ses plateformes transmettront ses informations à l’administration fiscale belge.
Type de revenu ou de situation | Jusqu’en 2024 | À partir de 2025/2026 |
---|---|---|
Plus-values en gestion normale | Exonérées | Taxées à 5–10 %, franchise de 6.000 € |
Plus-values spéculatives | 33 % (revenus divers) | Inchangé |
Revenus d’activité crypto professionnelle | Jusqu’à 50 % (taux marginal à l'IPP) | Inchangé |
Revenus passifs (staking, airdrops, lending…) | En principe 30 % (mobilier) | Inchangé |
Moins-values | Non prises en compte | Déductibles uniquement l’année même |
Déclaration des comptes crypto | Non obligatoire | Obligatoire (PCC + DAC 8) |
Transmission automatique des données au fisc | Non | Oui (via plateformes dès 2026) |
La fiscalité belge des cryptomonnaies entre dans une nouvelle ère. L’exonération totale pour les investisseurs particuliers, même prudents, sera bientôt un souvenir. La taxation des plus-values deviendra la règle, même dans le cadre d’une gestion privée, certes à un taux relativement modéré. Mais surtout, la fin de l’anonymat, imposée tant au niveau national qu’européen, transformera durablement la relation entre le contribuable et son portefeuille crypto.
Plus que jamais, il est temps pour les investisseurs de se structurer, de documenter leurs opérations, et de se faire accompagner.