Découvrez "Tendances économiques (n°66) de l’IWEPS", un panorama conjoncturel de la Wallonie pour 2024-2025.

Voici une analyse de la publication Tendances économiques (n°66) de l’IWEPS, qui propose un panorama conjoncturel de la Wallonie pour 2024-2025 dans un contexte international complexe.


Cette édition des Tendances économiques de l’IWEPS explore les défis macroéconomiques de la Wallonie dans un contexte marqué par une reprise incertaine de la demande extérieure, un ralentissement de la croissance mondiale et des tensions inflationnistes persistantes. Les perspectives de croissance du PIB wallon pour 2024 et 2025 sont fixées à +1,1 % par an, avec des signes de faiblesse économique liés principalement à la consommation, l’investissement, et les exportations.

Contexte international et inflation

L’inflation mondiale, bien qu’en ralentissement, reste élevée, notamment en Europe et aux États-Unis, où elle affecte fortement la croissance économique. La politique monétaire restrictive des banques centrales, indispensable pour maîtriser l’inflation, a eu un effet dissuasif sur les investissements et la consommation, notamment dans les biens durables. La Zone euro continue de subir un désavantage compétitif en raison des prix élevés de l’énergie, freinant l’industrie, en particulier dans des secteurs clés comme l’automobile en Allemagne. La BCE et la FED ont entamé une légère détente monétaire, mais celle-ci est insuffisante pour encourager une demande solide à court terme. Les perspectives pour 2025 s’annoncent plus positives, avec une prévision de croissance de +1,2 % pour la Zone euro.

Croissance économique en Wallonie

En Wallonie, l’activité économique s’est ralentie en 2024. La consommation des ménages et la demande intérieure soutiennent moins la croissance, tandis que les exportations peinent à rebondir dans un contexte international atone. Le PIB wallon a enregistré une croissance modérée, et les projections pour 2025 s’orientent vers une reprise lente, avec un renforcement progressif des dépenses privées et une amélioration des perspectives d’exportations.

  • Demande intérieure : Les ménages wallons devraient bénéficier d’une légère augmentation de leur pouvoir d’achat en 2024 et 2025, mais les effets des indexations successives s’amenuisent. La consommation augmente modestement (+1,2 %), freinée par un taux d’épargne toujours élevé. L’investissement en logement reste faible malgré des conditions de crédit plus favorables.
  • Investissements : La formation brute de capital fixe a progressé en 2024 grâce à des investissements exceptionnels dans le secteur TIC. Toutefois, en l’absence de projets similaires, les perspectives d’investissement pour 2025 demeurent faibles, bien que la détente des conditions de crédit pourrait favoriser une reprise graduelle.
  • Secteur public : La contribution du secteur public à la croissance devrait diminuer en 2025 en raison d’un cadre budgétaire plus restrictif et d’une baisse des investissements publics après les cycles électoraux de 2024.

Commerce extérieur et exportations

Les exportations wallonnes connaissent un repli en 2024 (-1,6 %), impactées par la faiblesse de la demande mondiale. Bien que le secteur pharmaceutique ait connu un rebond temporaire, d’autres industries, comme celles des métaux et des machines-outils, ont subi une baisse. En 2025, un redressement progressif est prévu (+2,0 %), lié à l’amélioration de la conjoncture internationale, mais les pertes de compétitivité-coût continueront de limiter les parts de marché de la Wallonie.

Emploi et marché du travail

La croissance de l’emploi s’avère modeste, avec une hausse prévue de +0,3 % en 2024, soit environ 4 000 emplois supplémentaires. En 2025, les prévisions tablent sur une croissance de +0,6 %, avec un taux de recrutement plus important pour les postes permanents, signe de prudence des employeurs dans un contexte de ralentissement. L’augmentation des coûts de production incite également les entreprises à investir davantage dans la productivité, ce qui limite les créations nettes d’emplois.

Les perspectives économiques de la Wallonie pour 2024-2025 restent modestes. La reprise espérée dépendra en grande partie de la baisse de l’inflation, du redressement de la demande intérieure et d’une détente monétaire plus soutenue. Pour l’instant, le principal défi réside dans la compétitivité-coût de la région, qui nécessite des ajustements stratégiques pour améliorer sa position sur les marchés internationaux. Les prévisions de croissance du PIB restent à +1,1 %, marquant une stabilisation modeste de l’économie wallonne, en attendant des conditions plus favorables au niveau mondial.

Cette analyse offre une vue d’ensemble des défis et priorités pour la Wallonie dans un contexte macroéconomique incertain, où les réformes et stratégies de compétitivité jouent un rôle crucial dans la stabilisation économique et le soutien de la croissance.

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