Électricité : est-il possible de contenir la hausse des prix ?

Les ménages et les entreprises sont confrontées à des hausses importantes de leurs factures d’énergie, conséquence de la guerre en Ukraine et de la volonté européenne de se passer du pétrole et du gaz russe. Le prix de l’électricité est fortement dépendant du prix du gaz alors que le gaz n’est utilisé que pour produire une partie de l’électricité. Dans ce numéro de Regards économiques, nous expliquons le mécanisme de fixation du prix de l’électricité et nous discutons des remèdes pour contenir sa hausse.


Entre janvier et août 2022, le prix du gaz est passé de 72€/MWh à 311€/MWh, soit une hausse de 331%. Le prix de l’électricité a suivi une évolution similaire, pourtant, le gaz n’est utilisé que pour produire 25% de l’électricité en Belgique. Comment dès lors expliquer un tel impact du prix du gaz sur celui de l’électricité ?

Dans ce numéro de Regards économiques, nous expliquons le mécanisme de fixation du prix de l’électricité. Nous montrons notamment que l’organisation du marché de l’électricité crée une dépendance entre le prix de l’électricité et celui du gaz. Dans les circonstances actuelles, cette dépendance conduit à des hausses de prix bien supérieures aux hausses de coûts, avec comme conséquences des factures très élevées pour les consommateurs et les entreprises et des profits importants pour les producteurs. En effet, si le prix de l’électricité sur le marché a fortement augmenté, le coût de production du MWh électrique n’a pas progressé dans les mêmes proportions. En particulier, le coût de l’électricité produite à partir d’une centrale nucléaire, hydraulique, d’une éolienne ou de l’énergie solaire n’a pas fondamentalement changé depuis l’invasion de l’Ukraine. De ce fait, la marge des producteurs s’est considérablement accrue.



Que peut-on faire pour, d’une part, limiter la hausse des factures d’électricité et, d’autre part, limiter les surprofits des producteurs ? Deux mesures sont déjà acquises : le plafonnement des prix du gaz au niveau européen et la taxation des surprofits, avec un seuil fixé à 130€/MWh par la ministre de l’énergie.

Nous discutons brièvement ces deux mesures acquises avant de discuter d’autres solutions possibles pour contenir les prix sur le marché, comme une modification des paramètres d’indexation des contrats d’électricité, la suspension temporaire des subsides aux énergies renouvelables ou encore un changement du mécanisme de rémunération des énergies renouvelables et du nucléaire sur le marché.

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Source : Regards Economiques, n° 174, novembre 2022, Axel Gautier

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