En 2020, la région bruxelloise comptait 88.803 chercheurs d’emploi en moyenne

Fin décembre, la Région Bruxelles-Capitale comptait 90.586 chercheurs d’emploi. C’est 3.564 personnes de plus qu’en décembre 2019, une augmentation de 4,1%. Le chômage continue donc d’augmenter et ce malgré les mesures comme le chômage temporaire, le droit passerelle ou le moratoire sur les faillites. En novembre, le chômage avait augmenté de 2,7% par rapport à 2019. L’augmentation est aussi importante chez les jeunes, la Région bruxelloise comptant 9.976 jeunes chercheurs d’emplois, 14,4% de plus qu’en décembre 2019. C’est sur ces chiffres qu’Actiris clôture l’année 2020 et en dresse le bilan.


L’impact de la crise sanitaire sur les offres d’emploi


Actiris a reçu 31.968 offres d’emploi de la part d’employeurs bruxellois en 2020. C’est une diminution de 8,8% par rapport à 2019. Ce n’est pas une surprise compte tenu de l’impact de la crise sanitaire sur les offres d’emploi avec une diminution directe en mars (-7,6% en comparaison avec mars 2019). La différence entre le début et la fin du mois de mars est frappante : une augmentation pendant les deux premières semaines (4,4%) directement suivie d’une grande diminution dans les semaines suivantes (-24,1%), pendant le déclenchement du coronavirus et le premier confinement. Au mois d’avril, la diminution était encore plus marquante : -44,3% par rapport à avril 2019.


Le reste de l’année a suivi la même tendance à la baisse (-18,8% en mai, -17,1% en juin, -5,5% en juillet, -2.5% en août, -8,6% en septembre). Un petit sursaut a eu lieu en octobre, principalement grâce au secteur de l’interim et des offres d’emploi provenant du secteur public. En novembre, une nouvelle diminution a eu lieu (-11,5%) et décembre a vu une nouvelle augmentation de 6,5%.


Chômage : augmentation “limitée” à partir d’août


En 2020, la région bruxelloise comptait en moyenne 88.803 chercheurs d’emploi, une augmentation de 0,9% en comparaison avec 2019.


L’une des principales raisons est la diminution du nombre de personnes sorties du chômage. Il est à noter que le nombre de chercheurs d’emploi était en baisse constante depuis 5 ans avant cette crise.


Les 3 premiers mois de 2020 ont vu une légère diminution du taux de chômage. Après une légère augmentation en avril (+0,4% en comparaison avec avril 2019), la tendance à la baisse a continué en mai, juin et juillet. L’impact de la crise sanitaire sur le taux de chômage n’était pas encore palpable au milieu de l’année 2020. Ce n’est qu’à partir d’août (+2,1%) que la tendance à la hausse a débuté. Septembre (+2,9%), octobre (+2,7%), novembre (+2,7%) ont suivi le mouvement jusqu’au pic de décembre (+4,1%).


L’augmentation du chômage en région bruxelloise peut être considérée comme « limitée » grâce aux différentes mesures gouvernementales. Le système de chômage temporaire, le droit passerelle et le moratoire sur les faillites ont évité beaucoup de licenciements et donc, de nouveaux chercheurs d’emploi.


Cependant, Actiris craint que les chiffres ne reflètent que partiellement la réalité. A chaque fois que les mesures liées à la crise sanitaire ont été rendues plus strictes (le premier confinement au printemps, par exemple) et que les services physiques d’Actiris ont été stoppés ou limités, une diminution des inscriptions chez Actiris a été notée (en comparaison avec les mêmes périodes en 2019). Quand les mesures se sont assouplies, l’effet inverse a été observé (principalement en juin, août et septembre). Les personnes les plus vulnérables, comme les usagers du CPAS par exemple, s’inscrivent moins chez Actiris. En décembre, Actiris note une diminution de leur nombre de 19,4% en comparaison avec 2019. Les mauvaises perspectives d'emploi, l'interruption de la formation professionnelle et les services à distance ont dissuadé de nombreux chercheurs d'emploi de s'inscrire.


Les fractures numériques et linguistiques ne peuvent être sous-estimées. Elles sont, entre autres, probablement les raisons d’une évolution très différente des chiffres du chômage en fonction des communes bruxelloises en 2020. Le chômage a augmenté dans certaines communes du Sud-Ouest de la région : Woluwe-Saint-Pierre (+6,7%), Auderghem (+5,9%), Woluwe-Saint-Lambert (+5,6%). Dans les communes du « croissant pauvre » de Bruxelles, le chômage a diminué : Saint-Josse (-3,4%), Schaerbeek (-2,2%), Molenbeek (-1,5%) et Anderlecht (-1,5%). C’est précisément dans ces communes que vivent plus de Bruxellois ne bénéficiant pas d’une connexion internet, d’un ordinateur ou d’un smartphone. C’est aussi dans ces communes que moins de Bruxellois parlent le français ou le néerlandais.

Actiris s’attend à ce que le nombre d’inscrits à ses services en région bruxelloise augmente lorsque les mesures de protection gouvernementales prendront fin.


Les jeunes sont les plus durement touchés


Le chômage chez les jeunes bruxellois augmente de 7,5% avec 9.117 chercheurs d’emplois âgés de moins de 25 ans en 2020 en moyenne. Si l’on constate un effet différé de la crise sanitaire sur le chômage en général, l’impact a été direct pour les jeunes. Dès le début de la crise, le chômage chez les jeunes bruxellois a augmenté. Avril (+4,4%), juin (+13,5%) pour atteindre le pic de +18,9% en août. L’augmentation a continué en septembre, octobre et novembre, de manière plus légère, mais a de nouveau frappé plus sévèrement en décembre avec une forte augmentation de 14,4%.


Il est clair que les jeunes sont les premières et principales victimes de la crise en région bruxelloise. Les causes principales ? En période de croissance économique, les jeunes sont ceux qui sortent du chômage le plus rapidement en comparaison avec les autres catégories d’âge. Mais, dans cette période de crise, il y a moins d’offres d’emploi, moins de stages, moins de formations ce qui rend plus difficile une sortie de chômage pour les jeunes. Ce sont les jeunes de moins de 30 ans hautement qualifiés (formation universitaire) qui ont été les plus touchés : ils étaient 3.846 en moyenne à chercher un emploi en 2020, une augmentation de 29,5% en comparaison avec 2019. Qui plus est, les secteurs les plus touchés sont aussi ceux qui employaient beaucoup de jeunes (horeca, secteur culturel et événementiel, …). Enfin, les jeunes commencent souvent leur carrière avec des contrats à temps partiels ou flexibles pouvant être facilement arrêtés en temps de crise.


2020 a donc mis un terme à une période de 7 ans de baisse continue du chômage chez les jeunes bruxellois. 2021 verra l’arrivée de chercheurs d’emploi plus expérimentés sur le marché du travail, ce qui pourrait rendre encore plus difficile l’accès à un emploi pour les jeunes bruxellois.


Source : Actiris

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