Entrepreneuriat, innovation et numérisation ont soutenu notre compétitivité

Le SPF Economie publie la 8e édition de son Tableau de bord de la compétitivité de l’économie belge.
Il en ressort que la croissance du PIB de la Belgique a été plus soutenue en moyenne que dans les pays voisins.
Toutefois, il apparait d’ores et déjà que l’activité économique accusera en 2020 une contraction sévère en raison de la crise sanitaire.



Dans sa nouvelle publication du Tableau de bord de la compétitivité de l’économie belge, les analyses du SPF Economie ont essentiellement porté sur la situation de notre compétitivité d’avant la crise sanitaire. Toutefois, les données disponibles pour 2020 ont permis de pointer les premiers effets de la crise sanitaire sur notre économie.


En 2019, la croissance du PIB de la Belgique (+1,7 %) a été plus soutenue que dans la moyenne des pays voisins (+1,3 %). Cependant, elle a enregistré un léger ralentissement par rapport à 2018 (+1,8 %), principalement déterminé par la moindre progression de la valeur ajoutée dans la construction et dans les services marchands.


Levier important de la croissance économique, les finances publiques conditionnent la stabilité et la viabilité de l’Etat. Le solde de financement de notre pays s’est quelque peu détérioré pour atteindre -1,9 % du PIB en 2019 (après -0,8 % en 2018) essentiellement sous l’effet de la baisse des recettes fiscales. Par contre, le ratio d’endettement, sous la barre des 100 % du PIB depuis 2018, a poursuivi son repli à 98,1 % du PIB en 2019.




Concernant le commerce extérieur, la part de marché de la Belgique dans les exportations européennes de biens a légèrement diminué, revenant de 7,3 % en 2018 à 7,1 % en 2019. Nos exportations de biens vers le monde se sont élevées à 397 milliards d’euros (72 % en intra-UE). Ce montant a progressé modestement (+0,1 % en valeur par rapport à 2018) et notre pays répond désormais mieux à la croissance des marchés à l’exportation. La Belgique a essentiellement exporté des produits chimiques et des véhicules à moteur, remorques et semi-remorques, vers les pays limitrophes ainsi que des produits pharmaceutiques et chimiques en dehors de l’Union européenne.


Etre attentif à la compétitivité-prix


En matière de compétitivité-prix, la Belgique devra être attentive à l’accroissement plus rapide des coûts salariaux

(+2,1 %) qu’à celui de la productivité (+0,2 %).


Par ailleurs, l'électricité est devenue moins chère pour les petites et les grandes entreprises belges, tandis que les prix sont restés assez stables pour les autres clients en 2019. Aussi, l’inflation s’est établie à 1,2 % en 2019, principalement en raison des prix plus faibles de l’énergie.


Cerveaux et réseaux : les points forts à préserver


Outre les coûts, d’autres facteurs influencent également la compétitivité. Ainsi, l’innovation favorise la position concurrentielle d’un pays. La Belgique fait partie des innovateurs notables et réalise des résultats plus élevés que la moyenne de l'UE, grâce notamment à un système de recherche efficace. La part des dépenses dédiées à la R&D (2,8 % du PIB, -0,1 point de pourcentage sur 1 an) et la part du personnel dédié à la R&D (1,8 %, +0,1 point de pourcentage sur 1 an) sont relativement élevées en comparaison avec nos partenaires commerciaux. En outre, la crise sanitaire a prouvé l'importance de la numérisation (télétravail, commerce électronique, e-learning...).


La Belgique dispose d'une excellente infrastructure de télécommunications. En effet, notre pays bénéficie de réseaux performants qui autorisent des débits très élevés et qui couvrent quasiment l’ensemble de la population. Le principal défi consiste désormais à en optimiser l'utilisation. En revanche, les prix en matière de télécommunications demeurent élevés, même si les prix de la large bande ont évolué plus favorablement entre 2019 et 2020.


Le taux d’emploi en Belgique (70,5 % en 2019) reste inférieur à celui des pays voisins même si une amélioration a récemment été constatée. Pourtant, la Belgique compte une grande proportion de diplômés de l’enseignement supérieur (47,5 %). Et un excellent capital humain constitue l’un des facteurs essentiels pour se différencier de la concurrence. Cependant le faible nombre de diplômés en tant qu’ingénieurs, dans les sciences, en mathématique, en informatique ou dans l’industrie de transformation et production couplé à la faible proportion d’individus suivant une formation continue (8,5 %) peut expliquer le grand nombre d’emplois restant vacants et le fort taux de chômage.


Il reste en outre à voir quel sera l'impact de la crise de la Covid-19 sur l'esprit d'entreprise : nombre d’entreprises ont été confrontées à des problèmes de liquidité (qui peuvent conduire à des faillites), mais la crise a également stimulé la créativité de nombreux entrepreneurs.


Crise sanitaire : les défis de la relance


En raison de la crise sanitaire, il apparait d’ores et déjà, et sans surprise, que l’activité économique accusera en 2020 une contraction sévère. Nos exportations et importations de biens et services se sont drastiquement contractées au deuxième trimestre 2020. En outre, malgré les mesures prises par les autorités pour protéger le marché du travail, la crise sanitaire a entraîné des pertes d'emplois (le taux d'emploi est tombé à 64,2 % au deuxième trimestre 2020 contre 69,8 % à un an d’écart).


Cependant, les dernières prévisions annoncent une reprise de l’économie belge en 2021. Pour y parvenir, notre pays devra relever de nombreux défis, notamment en matière d’entrepreneuriat, soutenu par un climat des affaires et un accès au financement favorables. L’innovation, la numérisation, l’enseignement (sensibiliser les jeunes aux matières scientifiques) et la formation continue devront devenir les atouts majeurs de la Belgique.


Le plan de relance de l’Union européenne avec la création d’une facilité pour la reprise et la résilience, stimulera la transition vers une économie durable, inclusive et résiliente. La Belgique se voit donc doter d’une belle opportunité pour investir dans la relance.


Consultez le document

> Tableau-de-bord-competitivite-economie-belge-2020.pdf (Document, 4.87 Mo)


Source : SPF Economie, "Entrepreneuriat, innovation et numérisation ont soutenu notre compétitivité"

Mots clés

Articles recommandés

Libérez nos écoles !

L'avenir des entreprises flamandes en Chine : opportunités futures ou défis dépassés?

Wake-up call pour l’Europe