Donald Trump a prêté serment comme président des États-Unis. C’est un changement de paradigme d’envergure mondiale, comparable aux élections de Franklin Roosevelt ou de Ronald Reagan. Cela se passe dans la capitale des États-Unis.
Et que se passe-t-il dans la capitale de l’Europe ?
Eh bien, rien.
La Région bruxelloise est incapable de former un gouvernement, faute, sans doute, de disposer de personnes compétentes. En élargissant le périmètre, on arrive à la Belgique, qui n’a pas de gouvernement, et l’on observe immanquablement la France et l’Allemagne, qui sont soit en aval, soit en amont d’élections. Sans oublier que les leaders européens semblent n’avoir aucune idée de la manière de concevoir un projet de prospérité partagée dans ce monde trumpien, qui sera peut-être prométhéen pour l’Europe. Je pense ici aux présidents de la Commission européenne et de la BCE.
C’est, en vérité, très grave. Nous sommes en dépendance et désunion politique et même morale.
Il faut impérativement que ceux qui nous dirigent fassent preuve d’audace, soient droits devant l’histoire, et à la hauteur du mandat que les peuples leur confient.
Il nous faut également une nouvelle stratégie européenne : abandonner ce ridicule exercice de contraction budgétaire et de réduction de l’endettement public, qui pèse immanquablement sur l’investissement privé et public.
Nous avons besoin d’une nouvelle stratégie énergétique, à commencer par une réforme profonde de la tarification. Nous devons définir une politique claire en matière d’énergie nucléaire et de défense. Il est également urgent de conclure de nouveaux accords, notamment avec la Chine, pour rééquilibrer nos relations économiques et géopolitiques.
Nous devons mettre en œuvre une politique fiscale et monétaire expansionniste. Cela inclut des mesures fiscales pour promouvoir le capital à risque, stimuler la création d’entreprises et harmoniser les règles de concurrence entre les différents acteurs européens.
Pour paraphraser Cicéron, combien de temps la patience économique européenne devra-t-elle être abusée avant que nous comprenions que le monde financier est en expansion, et non dans une logique de contraction luthérienne allemande ?
Ce revirement aura un prix : un euro plus faible et de l’inflation importée. C’est vrai.
Mais l’alternative est bien pire. Et nous allons rapidement nous en rendre compte.