Je l’écris depuis longtemps : les baisses d’impôts promises l’an passé sont une chimère. Il n’y aura AUCUNE baisse d’impôts. Au contraire, il y aura des HAUSSES d’impôts. Même sans me référer à l’augmentation qualifiée, à raison, d’hystérique par Georges-Louis Bouchez des dépenses militaires, il est impossible de réduire le déficit budgétaire, et donc la croissance de l’endettement public, dans un contexte de dépenses sociales croissantes (en raison du vieillissement de la population) sans augmenter les impôts.
C’est une question d’arithmétique, car je n’ose pas utiliser le mot de mathématiques, élémentaire.
Mais voilà : il faut augmenter les dépenses militaires. Et Maxime Prévot de dire, aussi à juste titre, que la Belgique n’y arrivera pas sans augmenter sa fiscalité.
Mais il évoque la taxe sur les plus-values comme moyen d’augmenter cette fiscalité. Cette taxe, qui est – je le répète – la plus grande usine à gaz fiscale depuis l’indépendance de la Belgique, est censée rapporter 500 millions d’euros par an. Mais, et tout le monde s’accorde à le dire, ce montant ne sera JAMAIS atteint.
Et quand bien même, par un tour de magie, il le serait, il faudra trouver, au bas mot, 20 milliards d’euros supplémentaires pour les dépenses militaires, soit 40 fois les recettes de cette hypothétique taxation des plus-values (à laquelle on aurait pu substituer une augmentation et une extension de la taxe sur les comptes-titres).
Donc, les comptes ne sont pas bons.
Et j’en arrive à me demander si la Belgique n’est pas arrivée, pour partie, à la fin d’un certain modèle. Les partis du gouvernement devront entreprendre un exercice de maïeutique socratique.
Ce qu’il faut faire, ce n’est pas crier dans un parlement, mais repenser entièrement la fiscalité des personnes physiques dans le contexte de la globalisation, et aller plus loin, c’est-à-dire moduler les cotisations et bénéfices sociaux en fonction des revenus imposables globalisés. Il faut augmenter la taxation du capital, notamment par l’extension de la taxe sur les comptes-titres. Il faut également revoir la fiscalité des successions (trop élevée) et des donations (honteusement basse), entre autres. En somme, il faut un aggiornamento fiscal. Cela pourrait être un beau projet académique et politique pour le bicentenaire.