Cette note de l'Institut pour un Développement Durable est née d'une curiosité personnelle : que croire de tout ce qu'on entend autour de soi, et qu'on pense parfois par devers soi, sur les cancers (de plus en plus fréquents, de plus en plus de cancers du pancréas, etc.) ? Elle n'a aucune prétention explicative mais vise à faire le point sur les grandes tendances quantitatives.
Le tableau suivant donne les cancers estimés pour 2022, en distinguant femmes et hommes ; près de 83.000 au total. On voit d'emblée qu'il y a plus de cancers déclarés chez les hommes que chez les femmes.
Seuls trois pays de l'Union (Danemark, Pays-Bas et Irlande) ont un taux d'incidence (hors cancers non mélanomiques) supérieur à celui de la Belgique pour les femmes. La Belgique se situe en 11ème position pour ce qui est des cancers masculins.
Entre 2004/2005 et 2020/2021, le nombre total de cancers détectés a augmenté de 19.900, soit +32%.
La dynamique des cancers a trois moteurs : le taux d'incidence par âge (quel est le pourcentage de personnes d'une catégorie d'âge donnée à qui on diagnostique un cancer ?), la structure d'âge de la population et la taille de la population. Concrètement : si un cancer de tel type s'observe plus chez les personnes âgées, que la population globale croît et qu'elle contient de plus en plus de personnes âgées, on ne s'étonnera pas que le nombre total de cancers augmente.
Le graphique suivant montre que le taux d'incidence (la proportion de cancers par catégorie d'âge) est globalement plus élevé pour les hommes que pour les femmes et que le cancer est largement une problématique de personnes âgées (c'est encore plus marqué pour les hommes).
On rappellera que la population a augmenté entre 2004 et 2021 de 1.130.000 personnes et qu'elle a vieilli.
Pour mieux comprendre les évolutions du nombre de cancers, les études qui y sont consacrées les "nettoient" des tendances démographiques de manière à isoler les modifications des taux d'incidence. Le résultat de ces calculs est éclairant, comme le montre le tableau suivant : en comparant les données brutes et les données "normalisées" sur la période considérée, on constate que les seules évolutions démographiques expliquent environ la moitié de l'augmentation du nombre de cancers féminins et la totalité pour les cancers masculins. Au total, les tendances démographiques expliquent plus des 3/4 de l'évolution du nombre total de cancers.
Des différences d'un cancer à l'autre
Quelques observations essentielles (voir tableau ci-dessous) :
Plus dans la note jointe.