Bruxelles, le 10 août 2022 - Au cours du premier semestre 2022, la rotation du personnel sur le marché du travail belge est restée pratiquement au même niveau qu'à la même période l'année dernière. C'est ce qui ressort des chiffres du partenaire en matière d'emploi et d'entrepreneuriat Securex. La fameuse "Grande Démission", c'est-à-dire la tendance des travailleurs à démissionner en masse, ne semble pas se produire en Belgique. La somme des départs volontaires et involontaires du personnel, jusqu'au mois de juin inclus, reste pratiquement inchangée par rapport à la même période de l'année dernière (5,4% cette année contre 5,1% en 2021). Toutefois, le taux de départ involontaire du personnel a diminué de 14,9%, passant de 2,08% au premier semestre 2021 à 1,77% au premier semestre de cette année. « Une plus grande mobilité professionnelle entre différents employeurs serait bénéfique pour notre marché du travail », déclare Frank Vander Sijpe, directeur HR Trends & Insights chez Securex.
La rotation du personnel sur le marché du travail belge suit une tendance à la baisse depuis dix ans. En 2013, la rotation totale du personnel était supérieure à 15%, alors qu'en 2021, elle était d'à peine 8,1%. Securex a dressé la carte de la rotation globale du personnel au cours du premier semestre 2022. Les départs volontaires (à l'initiative du travailleur) et involontaires du personnel ont été pris en compte ensemble, les contrats arrivant à échéance n'étant pas comptabilisés. La conclusion est que le taux de rotation du personnel, de 5,1% au premier semestre 2022, est resté pratiquement inchangé par rapport au premier semestre de l'année dernière.
Ces dernières années, les experts du marché du travail ont souvent prédit que la grande vague de démission des États-Unis se propagerait également en Europe. Aux États-Unis, les travailleurs démissionnent volontairement en grand nombre depuis la crise liée au coronavirus. Si le marché du travail français montre les premiers signes d'une vague de démissions, les chiffres de Securex indiquent que ce n'est pas encore le cas en Belgique.
Les départs volontaires sont restés inchangés au premier semestre de cette année par rapport à l'année dernière (3,3%). Chez les jeunes travailleurs également, qui sont généralement plus enclins à démissionner, aucun grand mouvement n’a été constaté. Au cours du premier semestre 2022, 9,2% des travailleurs âgés de moins de 25 ans sont partis volontairement, tandis qu’entre 25 et 29 ans, ce chiffre était de 7,2% et de 5,1% pour les travailleurs entre 30 et 34 ans. Parmi les travailleurs plus âgés, le taux de départ volontaire reste très faible : entre 50 et 54 ans, il était de 1,5%, et pour les travailleurs de plus de 55 ans, il n'était que de 1%.
Frank Vander Sijpe, Director HR Trends & Insights chez Securex, explique : « Par nature, les employeurs belges ont tendance à recourir de façon exceptionnelle à des licenciements (coûteux) et, dans le même temps, la plupart des travailleurs s'en tiennent à leur contrat à durée indéterminée assorti de nombreux avantages liés à l'ancienneté. »
Securex constate également que le taux de départ involontaire du personnel a considérablement diminué. En effet, alors que ce pourcentage s'élevait encore à 2,1% au premier semestre 2021, il a chuté de 14,9% pour arriver à 1,77% au cours de ces six derniers mois. Il n’est donc pas loin de passer sous les 3,1% de l’an dernier d'ici la fin de cette année, et d'atteindre ainsi le niveau le plus bas des dix dernières années.
« Licencier quelqu'un est désagréable et, aujourd'hui, de nombreuses entreprises souhaitent surtout conserver à tout prix leurs travailleurs, mais la réduction du nombre de licenciements n'est pas une bonne évolution en soi », déclare Frank Vander Sijpe. « Une plus grande rotation serait bénéfique pour notre marché du travail. Par nécessité, les employeurs gardent désormais des personnes qu’ils auraient laissées partir dans d'autres circonstances. La rotation du personnel offre non seulement de nouvelles opportunités aux travailleurs, mais elle donne également de l’oxygène au marché du travail grâce à l'afflux de personnes inactives ou de travailleurs externes à l'organisation. Une plus grande mobilité professionnelle pourrait également faire en sorte que moins de personnes restent bloquées dans un emploi contre leur gré, et que davantage acquièrent de nouvelles compétences et connaissances. »
L'échantillon de cette étude se compose de 53 656 travailleurs belges du secteur privé et se base sur les données du portefeuille clients de Securex, qui compte plus de 290 000 travailleurs. Les données ont été révisées afin qu'elles soient représentatives du marché belge en termes de sexe, de statut, d'âge, de taille d'entreprise, de régime de travail et de région dans laquelle le travailleur est actif.
Seuls les travailleurs qui : 1) ont travaillé au moins un jour au cours de la période concernée, et 2) disposent d’un contrat de plus de 30 jours, ont été inclus dans l'échantillon. Nous avons exclu les groupes de travailleurs suivants : intérimaires, étudiants jobistes, indépendants et (pré)pensionnés. Veuillez noter que les travailleurs du secteur public ne font pas partie de l'échantillon. Enfin, les entreprises de plus de 1 000 travailleurs ont été exclues de l'échantillon.
Par départ volontaire, nous entendons que le travailleur prend lui-même l'initiative de mettre fin au contrat. Les sous-types suivants appartiennent à la catégorie "résiliation volontaire" : résiliation par le travailleur, modification unilatérale du contrat par le travailleur et résiliation d'un commun accord.
On parle de départ involontaire lorsque l'initiative revient à l'employeur. Les sous-types suivants entrent dans la catégorie "résiliation involontaire" : force majeure, licenciement collectif, modification unilatérale du contrat par l'employeur, faillite, retraite (anticipée), rupture de contrat, licenciement par l'employeur, décès et motif urgent.