L’Allemagne sera en récession l’an prochain, tout en étant frappée d’une inflation de 7 %. Cela affectera toute l’Europe, mais ce qui est à risque, c’est l’industrie allemande, dont l’importance reste toujours proche du quart de son PIB. L’Allemagne a tiré un grand profit de l’euro, qui lui a épargné de devoir procéder à de multiples réévaluations du Deutsche Mark. Cela lui a permis de renforcer ses exportations, déjà qualitativement supérieures dans le domaine industriel. Mais ce n’est pas tout, ce pays a bénéficié, plus que tout autre, du gaz russe.
Aujourd’hui, l’Allemagne s’oppose à revoir la tarification du gaz, tout en injectant, en deux ans, 200 milliards d’euros dans ses industries afin d’alléger le coût de leurs intrants énergétiques. Ce montant est gigantesque : cela représente 2,6 % de son PIB annuel (à titre de comparaison, c’est comme si la Belgique aidait ses entreprises à concurrence de 27 milliards d’euros sur 2 ans).
L’Allemagne procède donc, de manière déguisée, à une dévaluation interne grâce à la robustesse de ses finances publiques.
On se souviendra que c’est qu’elle avait imposé aux pays du Sud européen, asphyxiés par leur endettement public, il y a dix ans.
À l’époque, il fallait sauver l’euro.
Aujourd’hui, c’est l’Allemagne qui s’enfuit de l’euro