Le Jour du dépassement a lieu cette année le 2 août. Celui de la Belgique ? Le 26 mars !

Le « Jour du dépassement » marque le jour de l'année où la demande de l'humanité en ressources naturelles dépasse ce que notre planète peut produire en un an. Cette année, ce jour tombe le 2 août.

À partir de cette date, la terre vit en déficit écologique ! Mais cette tendance s'est stabilisée au cours des cinq dernières années !

"Si le monde entier consommait comme les Belges, nous aurions besoin de pas moins de 4,1 planètes », explique Koen Stuyck, responsable de la politique climatique et de l'empreinte écologique au WWF-Belgique.

Il explique les mesures que nous devons prendre.

Le 2 août, moins de huit mois après le début de l'année, toutes les ressources que notre planète peut générer en un an seront déjà épuisées. Si nous voulions continuer à consommer à ce rythme, nous aurions besoin de 1,7 planète – ce que nous n’avons pas. « Nous consommons donc chaque année plus de ressources naturelles que notre planète ne peut en produire, et ce n’est pas sans conséquences », explique M. Stuyck.

Si la population du monde entier consommait comme les Belges, le jour du dépassement tomberait le 26 mars (voir le graphique ci-dessous).


Feux de forêt

« Imaginons que la Terre soit un pommier : nous ne nous contentons pas d’en manger les pommes, nous coupons l'arbre tout entier », compare M. Stuyck. « Un tel dépassement des limites planétaires n'est possible que pour une durée limitée ».

En effet, les écosystèmes naturels se dégradent à cause de cette surexploitation et ils s'effondreront même complètement avec le temps. C'est ce que nous constatons déjà tout autour de nous. Pénuries d'eau, inondations, feux de forêt, désertification, érosion des sols, baisse de la productivité des terres cultivées, déforestation, extinction d'espèces : autant de bouleversements qui font déjà de nombreuses victimes. À terme, notre production alimentaire pourrait également être menacée.

Dioxyde de carbone

Les causes principales de ce « Jour du dépassement » précoce ? Tout en épuisant nos ressources écologiques, nous produisons une quantité énorme de pollution, principalement en brûlant des combustibles fossiles – et en rejetant du dioxyde de carbone dans l'atmosphère.

La meilleure nouvelle que nous puissions apporter aujourd'hui est que cette tendance s'est stabilisée au cours des cinq dernières années (voir le graphique ci-dessous).

Toutefois, il est difficile de dire si cette stabilisation est due à un ralentissement de l'économie ou à des efforts conscients pour décarboner nos émissions.

19 jours

Par souci de cohérence, les mesures de l'empreinte écologique de toutes les années passées (jusqu'en 1961, l'année la plus ancienne pour laquelle nous disposons de données) sont recalculées chaque année sur la base des dernières données communiquées et intégrées, de sorte que les mesures de chaque année partagent un même ensemble de données et une même méthode de calcul. Les dates du Jour du dépassement de la Terre sont donc recalculées de cette manière.

En 2022, le Jour du dépassement tombait le 28 juillet, mais de nouvelles données ont été intégrées dans le calcul de 2023 : en suivant ces données-là, on remarque que la différence entre l'année dernière et cette année n’est pas de cinq jours, mais de moins d'un jour.

« Il faudrait aller beaucoup plus loin », explique M. Stuyck. « Pour atteindre l'objectif du GIEC des Nations unies – soit réduire les émissions mondiales de carbone de 43 % d'ici à 2030 par rapport à 2010 -, il serait nécessaire de reculer le Jour du dépassement de 19 jours chaque année au cours des sept prochaines années. »

Les solutions

Dix-neuf jours par an, cela peut sembler difficile, mais il existe des solutions relativement simples. Augmenter la part des sources d'électricité à faible teneur en carbone de 39% à 75% au niveau mondial permettrait ainsi de repousser de 26 jours l'échéance du Jour du dépassement. Réduire de moitié le gaspillage alimentaire nous donnerait 13 jours de plus. Une technique comme la « culture intercalaire », qui consiste à planter plusieurs espèces différentes sur la même parcelle de terre, permettrait également de gagner 2 jours.

« D'une part, nous devons réduire structurellement notre empreinte carbone, et d'autre part, nous devons investir dans la restauration de la nature », explique M. Stuyck.

« De cette manière, nous nous protégeons non seulement des effets du changement climatique, mais nous rendons également notre vie plus saine et plus agréable. »

Vous et moi

Que pouvons-nous faire au niveau individuel ? Beaucoup de choses : les citoyen·nes peuvent eux aussi faire la différence ! Par exemple, en évitant le gaspillage alimentaire, en optant pour une mobilité durable, en mangeant moins de viande et en consommant des aliments moins transformés, ou en adoptant des sources d'énergie renouvelables.

Nous comptons aussi sur les entreprises pour innover et fournir des solutions qui permettent aux consommateurs et aux consommatrices d'opter plus facilement pour des choix « verts ». En faisant des choix structurels meilleurs, au niveau politique, au niveau des entreprises et au niveau individuel, nous pouvons tous contribuer à faire avancer le Jour du dépassement chaque année.

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