En économie, il faut appréhender les choses sur le temps long.
Et que constate-t-on ? L’Europe est structurellement un continent déflationniste. En effet, sa population vieillit et sa désindustrialisation, aggravée par des coûts énergétiques largement plus élevés qu’aux États-Unis et en Chine, est incontestable, à tout le moins pour certains pays moteurs comme la France et l’Allemagne.
Ses dettes publiques sont élevées, entraînant une ponction sur les finances publiques. La défense militaire va également peser sur les finances publiques, tandis que la décarbonation est, aujourd’hui, un chemin illisible.
Et surtout, la synthèse de ces réalités, c’est que les taux de croissance prévus pour les prochaines années sont homéopathiques. Certes, l’Europe a subi une vague d’inflation liée à l’augmentation des prix énergétiques, coincidant elle-même avec la guerre en Ukraine.
Aujourd’hui, cette inflation s’est tassée.
Le risque est donc bien ce qu’il était au terme de la deuxième décennie du siècle : la déflation.
Les autorités monétaires devraient en tenir compte en baissant modérément les taux d’intérêt. Une telle orientation renforcerait certes le dollar, devise dans laquelle les prix énergétiques sont libellés. Mais, en même temps, il convient d’avoir un euro plus faible pour stimuler les investissements intérieurs et les exportations.