Le tsunami de l’IA arrive sur le marché de l’emploi. Et ce sera terrible.

​C’est le genre d’information qu’on ne veut pas regarder en face. On la singularise, on la dilue, on l’escamote. Mais elle est là. L’IA est en train de détruire de nombreux emplois.

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Il n’aurait pas pu en être autrement dès lors que la machine multiplie par des milliers de facteurs nos capacités cognitives, dans une économie de services.

Aux États-Unis, et dans de grandes entreprises anglo-saxonnes, de jeunes employés sont privés d’emplois, tandis que des personnes extrêmement diplômées et multilingues, qui, il y a trois ans, étaient promises aux meilleures destinées, tombent dans les limbes du marché de l’emploi, à l’instar de Charlie Chaplin happé par les engrenages des Temps modernes.

C’est un tsunami. Et les effets seront extrêmement graves, car cette révolution industrielle est soudaine, planétaire, et d’une diffusion instantanée.

Je l’ai écrit souvent : il faut déployer nos capacités d’érudition et développer toutes les compétences nécessaires pour se glisser entre les machines.

Mais, croyez-moi, ce sera un choc immense. Et même si nos États sociaux permettront d’amortir les effets par une protection du travail, ce sera au prix d’une désindustrialisation majeure et d’une aspiration des gains de productivité au profit d’entreprises étrangères.​