Les entreprises au coût salarial le plus élevé versent 4,4 fois plus par heure prestée !


Les 10 % des entreprises ayant le coût salarial le plus bas paient en moyenne 10,6 euros par heure, contre 46,8 euros par heure pour les 10 % des entreprises affichant le coût salarial le plus élevé. Il existe une grande disparité des coûts salariaux entre les entreprises en Belgique. C'est ce qui ressort d'une nouvelle étude menée auprès de 22 389 entreprises par Securex, partenaire en matière d'entrepreneuriat et d'emploi, et le bureau d’analyse RH Starfish Consultancy.

L'essentiel

  • Les entreprises avec le coût salarial le plus élevé par heure prestée paient 4,4 fois plus que celles dont le coût salarial est le plus faible. Ainsi, une heure de travail coûte en moyenne 46,82 euros pour les 10 % des entreprises ayant le coût salarial le plus élevé, contre 10,64 euros pour les 10 % des entreprises ayant le coût salarial le plus bas.
  • L’écart du coût salarial, ou le rapport entre les 10 % des entreprises ayant le coût salarial par heure prestée le plus élevé et les 10 % des entreprises ayant le coût salarial le plus faible, varie considérablement selon les secteurs. Cet écart est élevé dans le secteur de la construction (x7,4) et dans les secteurs liés à l'industrie métallurgique12 (x6,5), tandis que le commerce de détail indépendant (x3,3), l’hôtellerie et la restauration (x2,17) connaissent un faible écart du coût salarial.
  • C'est à Bruxelles que le coût salarial moyen par heure prestée est le plus élevé avec 27,15 euros par heure. Les principales explications d'un écart du coût salarial plus élevé sont le montant du salaire brut, le type de contrat, le taux d’absentéisme et la mesure dans laquelle les travailleurs quittent l'entreprise.

Ces différents écarts du coût salarial entre les entreprises, même au sein d'un même secteur, montrent que de nombreuses entreprises disposent d'une marge de manœuvre pour réduire leurs coûts salariaux et renforcer ainsi leur position concurrentielle », déclare Joëlle Boutefeu de Securex.« L

Dans le top

La Belgique occupe la troisième place sur la liste des pays européens ayant les coûts salariaux les plus élevés.

Seules les entreprises danoises et luxembourgeoises ont un coût salarial par heure prestée plus élevé3. Securex et Starfish Consultancy ont étudié la compétitivité entre des entreprises de notre pays sur base de l’écart du coût salarial. Le coût salarial total par entreprise a été divisé par le nombre total d'heures prestées par leurs travailleurs. Ensuite, les 10 % des entreprises ayant le coût salarial le plus élevé par heure prestée ont été comparées aux 10 % des entreprises ayant le coût salarial le plus bas par heure prestée.

Grand potentiel d’amélioration

L’écart du coût salarial de 4,4 met en évidence une grande disparité des coûts salariaux entre les entreprises de notre pays : les 10 % des entreprises situées en haut de l'échelle du coût salarial paient en moyenne 46,80 euros par heure prestée contre 10,60 euros pour les 10 % des entreprises situées en bas de l'échelle.

Joëlle Boutefeu, Senior Consultante : « L’important écart du coût salarial souligne la grande diversité des politiques salariales dans le paysage des entreprises belges. Cela reflète non seulement des approches différentes en matière de gestion des salaires, mais indique également que même les entreprises payant actuellement des salaires élevés ont encore une marge de manœuvre pour réduire leurs coûts salariaux grâce à des interventions ciblées. Il est essentiel de réduire les coûts salariaux pour maintenir et renforcer la compétitivité, tant sur le marché intérieur que vis-à-vis des entreprises étrangères. »

Les absences pour cause de maladie de longue durée entraînent également un coût salarial plus élevé

Plusieurs facteurs expliquent les écarts du coût salarial par heure prestée entre les entreprises en Belgique. Un quart (24,9%) de ces différences peut être attribué à des facteurs sur lesquels les employeurs ont une influence. Par exemple, les différents types de contrats impactent significativement le coût salarial, mais le taux d'absentéisme et le taux de départ ou de rupture de contrat au sein d’une entreprise créent également d’importantes variations dans le coût salarial par heure prestée. ​

Plus d'absences pour cause de maladie entraînent plus d'heures non prestées, alors que les coûts ne cessent de s'accumuler pour l'employeur, augmentant ainsi le coût salarial par heure travaillée. Les absences pour cause de maladie de courte durée ont un impact significatif, car l'employeur doit garantir le paiement du salaire pendant cette période. ​

Cependant, les absences pour cause de maladie de plus d'un an augmentent également le coût salarial par heure prestée, et ce, pour deux raisons : d’une part, le remplacement coûte généralement plus cher par heure (étant donné les heures supplémentaires et les contrats à durée déterminée) et d'autre part, en raison des coûts que l'employeur continue à payer pour les travailleurs absents de longue durée. Il s'agit (potentiellement) de l'assurance groupe, de l'assurance hospitalisation, des avantages en nature liés à une voiture de société, des frais de téléphone mobile et informatiques, de la prime d'ancienneté, des primes de pouvoir d'achat et des chèques-cadeaux.

L’augmentation des départs accroît la charge salariale

La charge salariale moyenne est également plus élevée dans les entreprises où les départs sont plus nombreux. En effet, en cas de résiliation du contrat, l'employeur doit immédiatement verser différentes indemnités au travailleur, comme le pécule de vacances de départ4 et le pécule de vacances simple et double pour les droits de vacances que le travailleur a déjà accumulés pour l'année civile suivante. En cas de résiliation du contrat à l'initiative de l'employeur, celui-ci verse également une indemnité de licenciement calculée en fonction du délai du préavis et du salaire de base du travailleur.

Le facteur ayant le plus d'impact sur le coût salarial par heure travaillée est le montant du salaire brut. L’employeur n’a ici que très peu d’influence, sauf via l'optimisation salariale.

Joëlle Boutefeu de Securex donne des conseils aux entreprises pour réduire leur coût salarial par heure travaillée : « L'utilisation de programmes d'apprentissage, de contrats étudiants ou de flexi-jobs permet de réduire les coûts salariaux par heure. Cependant, il est important de maintenir un équilibre dans la combinaison des types de contrats. Un excès de contrats flexibles, par exemple, est néfaste pour la productivité. En outre, il est important que les employeurs ne sous-estiment pas les effets de la maladie - y compris les absences de longue durée, et les départs du personnel - sur leurs coûts salariaux. Cette étude souligne une fois de plus l'importance d'une politique préventive en matière d'absentéisme, axée sur le maintien des travailleurs en bonne santé et motivés. »

Trois exemples concrets

  1. En Belgique, une entreprise comptant cinq travailleurs, tous absents en moyenne pendant 15 jours par an pour cause de maladie, a un coût salarial par heure prestée de 1,79 euro de plus par rapport à une entreprise où le même nombre de travailleurs n’est absent que six jours par an en moyenne pour cause de maladie. Sur une base annuelle, le coût salarial de l'entreprise avec plus de jours d'absence pour cause de maladie représente plus de 3 134 euros.
  2. Dans une entreprise avec cinq travailleurs, un travailleur quitte l'entreprise au cours de l'année. Pour cette année-là, cette entreprise aura un coût salarial par heure travaillée supérieur à 20 centimes comparé à la situation où tout le monde serait resté. Sur une base annuelle, cela représente une augmentation de 349,60 euros des coûts salariaux. De plus, le licenciement s'accompagne de nombreux coûts qui ne sont pas directement visibles dans le coût salarial, tels que la recherche et la formation d'un nouveau travailleur.
  3. Dans une entreprise avec dix travailleurs, un travailleur suit un programme d'apprentissage. Cette entreprise a un coût salarial par heure travaillée inférieur à 2,20 euros par rapport à une entreprise avec dix travailleurs permanents. Sur une base annuelle, l'employeur avec le contrat d'apprentissage aura environ 3 845,60 euros de moins en coûts salariaux.

De fortes différences entre les régions et les secteurs ​

Jeroen Naudts, Managing Partner de Starfish Consultancy, déclare : « Les entreprises bruxelloises ont le coût salarial moyen par heure travaillée le plus élevé (27,20 euros). Cela s'explique par la présence de grandes entreprises dans la capitale, qui versent en moyenne des salaires bruts plus élevés, qui ont moins recours aux flexi-jobs et où les licenciements et les ruptures de contrat sont plus fréquents. Les entreprises en Flandre suivent de près avec 26,10 euros par heure prestée. Les entreprises wallonnes ont, quant à elles, le coût salarial le plus bas par heure travaillée, avec une moyenne de 20,86 euros. En revanche, l’écart du coût salarial est le plus élevé entre les entreprises wallonnes, avec un facteur de 5,06. »

L'étude montre également que le secteur de la construction et les secteurs liés à l’industrie métallurgique présentent les écarts les plus importants entre les entreprises ayant le coût salarial le plus élevé et le plus bas, avec un écart du coût salarial de respectivement 7,4 et 6,5. Cela s'explique par les importantes différences dans les salaires bruts entre les entreprises de ces secteurs et par le fait qu'elles ont recours à différents types de contrats, tels que les contrats d'apprentissage ou les contrats temporaires. En revanche, en termes d’écart du coût salarial, les différences sont moins élevées dans le commerce de détail indépendant (3,3) et dans l’horeca (2,17), où les salaires sont plus proches et les entreprise


1 Electriciens, carrosserie, métaux précieux et commerce de métaux

2 Pour le secteur de la construction et les secteurs liés à l'industrie métallurgique, seuls les ouvriers ont été pris en compte.

3 Chiffres Eurostat coût salarial par heure en 2022

4 Le terme « pécule de vacances » comprend le montant de salaire correspondant au nombre de jours de congé que le travailleur n'avait pas pris au cours de l'année civile de la résiliation du contrat.

5 Soumis ou non aux cotisations de l'ONSS : salaires pour les prestations et revenus de remplacement, primes classiques, pécule de vacances simple ou double, bonus salarial, warrants, avantages en nature...

6 Cotisations de l’ONSS, contribution aux vacances pour les ouvriers, chèques-repas et éco-chèques de l'employeur, assurances groupe, assurances hospitalisation...

7 Coûts spécifiques à l'employeur, tels que l'indemnité forfaitaire de frais, l'indemnité de vélo, l'indemnité de télétravail...

8 Réduction groupe-cible, réductions structurelles, réductions fiscales telles que pour la recherche scientifique...

9 Contribution propre du travailleur comme pour les avantages en nature

À propos de l’étude

Ces résultats sont basés sur des données de 2022 du secrétariat social de Securex. L'échantillon de cette étude comprend 22 389 entreprises de divers secteurs privés actifs en Flandre, à Bruxelles ou en Wallonie. Il s'agit principalement de micro-entreprises et de petites entreprises, mais aussi de moyennes et de grandes entreprises. Les dirigeants d'entreprise et les entreprises de plus de mille travailleurs ont été exclus. Les valeurs extrêmes du coût salarial de plus de trois fois l'écart-type ont également été exclues.

Quelques concepts clés

Coût salarial par heure prestée = le coût salarial total d'une entreprise divisé par le nombre total d'heures prestées au cours de la même période divisé par tous les travailleurs de cette entreprise : une mesure possible du coût d'une unité de prestation et donc de la compétitivité des entreprises.

Coût salarial = la somme des salaires bruts5, des charges patronales6 et des indemnités nettes7 payée par l'employeur pour la prestation de ses travailleurs. De ce montant sont soustraites les réductions patronales8 et les déductions nettes9.

L’écart du coût salarial compare les 10 % des entreprises ayant le coût salarial par heure prestée le plus élevé aux 10 % des entreprises ayant le coût salarial par heure prestée le plus faible.

Sources

> A propos de Securex

L’esprit d’entreprise est le moteur de notre économie, les travailleurs sont la clé du succès. Securex soutient les entrepreneurs débutants et confirmés dans le développement et la croissance de leur entreprise. Nous croyons fortement en une politique du personnel adaptée à l’individu et soucieuse de l’employabilité durable.

Securex est le partenaire par excellence en matière d'entrepreneuriat et d'emploi. Il offre des services larges et intégrés dans le domaine du développement d’entreprise aux entreprises, de l’administration du personnel et du calcul des salaires, de la prévention et du bien-être des travailleurs, du développement de talents et des salaires garantis. Chez Securex, on trouve tout sous le même toit.

En 2022, Securex a atteint un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros. Le Groupe Securex compte 1.600 collaborateurs en Belgique, en France, en Espagne, au Luxembourg et aux Pays-Bas, répartis dans 24 agences régionales. Chaque jour, ils fournissent des services à 92.000 entreprises, 150.000 indépendants et plus de 5.000 partenaires.

www.securex.be

> À propos de Starfish Consultancy

Starfish Consultancy est un cabinet de conseil basé à Gand qui assiste les grandes entreprises dans l'analyse de leurs données RH. Starfish traduit les données en informations claires qui aident les clients à prendre des décisions fondées sur des données dans leurs politiques stratégiques en matière de ressources humaines.

www.starfishconsultancy.be


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