Dans le cadre des transactions commerciales, les retards de paiement peuvent engendrer des intérêts légaux, souvent méconnus des entreprises. Cet article en forme de FAQ vous expliquera ce qu’est l’intérêt légal spécial, comment il est fixé, comment l’utiliser, et s’il est possible de prévoir un autre taux. Nous terminerons par des conseils pratiques pour les entreprises afin d’optimiser la gestion des retards de paiement.
L’intérêt légal spécial est un taux d’intérêt qui s’applique automatiquement aux retards de paiement dans les transactions commerciales entre entreprises ou entre une entreprise et une autorité publique. Ce taux vise à compenser les créanciers pour le retard dans le paiement des montants dus.
Cet intérêt est encadré par la directive européenne 2011/7/UE relative à la lutte contre le retard de paiement dans les transactions commerciales, transposée en droit belge. En Belgique, ce taux est fixé semestriellement par arrêté royal et est publié dans le Moniteur belge.
Le taux d’intérêt légal spécial est fixé semestriellement par les autorités compétentes. Pour le premier semestre de 2024, le taux a été établi à 12,5 %, et il a été maintenu à ce même niveau pour le second semestre de 2024, comme publié dans le Moniteur belge du 30 juillet 2024.
Le taux peut varier en fonction des conditions économiques générales, notamment l’évolution des taux directeurs fixés par la Banque centrale européenne. L’objectif est de refléter les conditions du marché tout en dissuadant les retards de paiement.
L’intérêt légal spécial s’applique dès lors qu’une facture n’est pas payée à son échéance. Si aucune échéance n’a été spécifiquement convenue entre les parties, cet intérêt commence à courir automatiquement 30 jours civils après la réception de la facture par le client.
L’intérêt de retard est calculé sur le montant total de la facture impayée. Il est calculé au prorata du nombre de jours de retard, en appliquant le taux d’intérêt en vigueur (12,5 % pour le second semestre de 2024).
Oui, les parties peuvent convenir d’un autre taux d’intérêt pour les retards de paiement, à condition que ce taux soit explicitement mentionné dans le contrat ou les conditions générales de vente. Ce taux peut être plus élevé ou plus bas que le taux légal spécial, selon ce qui est négocié entre les parties.
Le taux convenu contractuellement ne doit pas être abusif. Un taux excessivement élevé pourrait être considéré comme une clause pénale disproportionnée et être contesté devant les tribunaux.
L’intérêt légal spécial pour les retards de paiement est un outil important pour les entreprises afin de se protéger contre les défaillances de paiement. Toutefois, il est conseillé de prévoir contractuellement un taux d’intérêt qui reflète mieux les réalités de votre secteur. En tant qu’expert-comptable et conseiller fiscal, je vous recommande de revoir régulièrement vos conditions contractuelles et de rester vigilant quant à l’application des intérêts de retard pour maintenir une trésorerie saine.
Nous sommes à vos côtés pour vous accompagner dans cette démarche. Vous trouverez une documentation complète sur la fiscalité de l'impôt des personnes physiques dans notre Manuel IPP 2024, Tax & Management éditions.