​Nos sociétés sont-elles encore dirigeables sans l’accablement d’un pouvoir autocratique ?

Nous arrivons tous au même constat : les pouvoirs politiques sont incapables de dominer les problèmes qui nous font face. Cette situation désolante résulte de la conjonction de multiples facteurs : individualisation de la société, déstructuration des maillons intermédiaires et cercles de réflexion érudits, envergure systémique des défis (comme la remédiation environnementale), refus individuel et donc collectif, d’amoindrir la pulsion narcissique de nos envies, elles-mêmes exacerbées par les incessantes pulsions consuméristes des réseaux sociaux, brouhaha de la parole politique et incompétence des détenteurs du pouvoir, eux-mêmes éreintés par des contraintes contradictoires.

Alors, il est possible que les citoyens électeurs finissent, par dépit, par appeler des pouvoirs forts auxquels ils vont déléguer leur propre inquiétude. Et c’est ainsi que Donald Trump, Giorgia Meloni, et bientôt, peut-être Marine Le Pen, seront les révélateurs de ces funestes réalités. En Belgique aussi, on ressent une droitisation de certains partis qui, sans complexes, flirtent avec des thèses simplistes et extrêmes.

Anna Arendt à parfaitement décrit cette irrationalité dans son ouvrage de 1951, ´Le Système Totalitaire’.

Mais ne nous faisons aucune illusion : ces partis de droite ne nous amèneront nulle part, sauf à des ruptures sociétales.

Mais c’est aussi à nous, les citoyens électeurs, de garder notre sagesse et d’entretenir notre érudition, afin de ne pas transmettre par procuration nos anxiétés. Aucune représentation politique ne peut se substituer à la sagesse personnelle et à l’intelligence collective.

Car je pressens une chose, c’est que nos sociétés pourraient vite glisser vers un modèle mussolinien ou péroniste.

Et cela, dans un effet de groupe, c’est très dangereux dans un contexte de fanatisme et de passions tristes.

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