Le service d'analyse économique livre un résumé de ses prévision dans ce numéro de Regards économiques.
Cette étude a été réalisée par Arno Baurin, Vincent Bodart, Guillaume Dallemagne, Nathan Lachapelle, Alexandre Ounnas, Mathilde Pourtois,Mathieu Sauvenier, Leïla Van Keirsbilck
Depuis notre dernière analyse trimestrielle de conjoncture, des nuages ont assombri les perspectives conjoncturelles de l’économie mondiale, en ce compris celles concernant la zone euro et la Belgique.
La principale raison de cette situation est l’éclatement de la guerre en Ukraine à la fin février.
Le conflit déclenché par la Russie, et les sanctions prises rapidement en guise de représailles par de nombreux pays occidentaux à l’encontre de la Russie, ont en effet amené plusieurs bouleversements dans le paysage conjoncturel international : flambée des prix des matières premières (pétrole et gaz, minerais, denrées alimentaires et engrais agricoles), nouvelles perturbations dans les chaînes mondiales d’approvisionnement, et durcissement des conditions monétaires et financières.
En raison de ces chocs négatifs, un ralentissement de la croissance économique belge et internationale paraît inévitable. L’ampleur de ce ralentissement soulève une importante inquiétude, le risque d’une nouvelle récession étant de plus en plus souvent évoquée par les médias.
Selon notre analyse, qui relève que la confiance des chefs d’entreprises belges n’a faibli que de manière limitée depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine, l’économie belge ne devrait ralentir que modérément à court terme (Encadré 2). Nous estimons en effet que, grâce à la bonne santé du marché du travail, à l’épargne importante accumulée par les ménages durant la pandémie et au rôle de l’indexation automatique dans la préservation du pouvoir d’achat des ménages, l’économie belge devrait résister à court terme aux chocs négatifs évoqués ci-dessus. La fin des restrictions sanitaires devrait également soutenir l’activité économique à court terme.
La résilience apportée par ces différents éléments devrait toutefois progressivement s’estomper, si bien que nous anticipons une quasi-stagnation de l’économie belge fin 2022 et durant la première moitié de 2023. A cet horizon, l’impact du durcissement des conditions monétaires et financières devrait par ailleurs se faire davantage ressentir. Durant la seconde moitié de 2023, sous l’hypothèse d’un apaisement dans le conflit ukrainien et d’une diminution des tensions sur les marchés des matières premières, la croissance de l’économie belge se renforcerait et redeviendrait proche de son niveau potentiel.
Selon ces perspectives, la croissance de l’économie belge s’établirait en 2022 à 2,7% en base annuelle moyenne. En 2023, elle tomberait à 0,8%. 93.000 emplois seraient créés sur les deux années de la période de projection (Encadré 1). S’agissant de l’inflation, la croissance sur un an de l’indice général des prix à la consommation redescendrait progressivement sur la période de projection, pour se situer à 3,8% fin 2023 (contre 9,7% en juin 2022).
• L’économie belge devrait croître de 2,7% en 2022 et 0,8% en 2023.
• L’emploi augmenterait d’environ 58.000 unités en 2022 et 35.000 unités en 2023.
• Le nombre de demandeurs d’emploi diminuerait de 16.000 unités en 2022 et de 2.500 unités en 2023.
• L’inflation générale des prix à la consommation s’élèverait à 8,4% en 2022 et 5,2% en 2023.
• Le déficit budgétaire des administrations publiques atteindrait 5,0% en 2022 et 4,9% en 2023.
Source : Ires, ucl Louvain, juillet 2022