
Tous les scénarios visent à optimiser les coûts, c’est-à-dire maintenir les coûts de l'électricité aussi bas que possible. Le premier scénario maintient la sortie du nucléaire en 2035, de même que les ambitions actuelles en matière d’éolien offshore. Le deuxième scénario maintient également la sortie du nucléaire en 2035, mais développe l'énergie éolienne offshore au maximum, y compris dans des parcs extraterritoriaux. Ces restrictions sont levées dans le troisième scénario. Dans ce scénario, les capacités nucléaires et offshore sont déterminées par l'optimisation des coûts : la capacité maximale de 8 GW d'énergie nucléaire et celle de 8 GW d'énergie éolienne offshore dans la ZEE sont pleinement installées d'ici 2050. Dans les trois scénarios, des investissements importants dans l'énergie solaire et l’éolien terrestre complètent ces capacités. Le mix optimal en termes de coûts serait donc diversifié.
Ces résultats dépendent toutefois d'hypothèses relatives au coût des technologies à forte intensité capitalistique : dans le nucléaire, par exemple, une augmentation de 150% des coûts de capital réduit la capacité optimale à 5 GW d'ici 2050.
Les trois scénarios révèlent des différences notables dans le niveau et la composition du coût de l'électricité. Les deux premiers scénarios débouchent sur des coûts plus élevés, soit parce que les investissements des sources de production intermittentes telles que l'énergie solaire et l'éolien terrestre doivent être amortis comme dans le premier scénario, soit parce qu’il est nécessaire d’importer de l’électricité depuis le reste de la mer du Nord comme dans le deuxième scénario. Le troisième scénario, qui exploite pleinement le potentiel de l'énergie nucléaire et de l'énergie offshore dans la ZEE, et auquel moins de contraintes sont imposées, est celui qui génère les coûts les plus faibles.
D'autres considérations sociales et stratégiques, telles que l'indépendance énergétique, entrent aussi en ligne de compte. Opter pour le nucléaire implique d'importer de l'uranium, ce qui accroît la dépendance de la Belgique vis-à-vis de l'étranger par rapport aux scénarios qui excluent cette technologie.
Baudouin Regout, Commissaire au Bureau fédéral du Plan : “Notre étude montre qu’il existe plusieurs sources d’énergie importantes pour atteindre la neutralité climatique : de l'énergie nucléaire, l’éolien offshore à l'énergie solaire et aux importations d'énergie. À cet égard, il est non seulement important de tenir compte des coûts, mais aussi de la dépendance stratégique. Par conséquent, il est important que les pouvoirs publics réfléchissent dès aujourd'hui aux choix qu'ils souhaitent opérer car l’évolution prendra plusieurs années.”
Pour plus d’informations : Rik Vanhauteghem – 0472 78 29 81, rvh@plan.be