
Le problème est que ce système ne fonctionne plus. Conçu pour une économie industrielle et une démographie galopante, il se heurte aujourd’hui à un bouleversement inconnu : le « baby-boom » d’après-guerre s’est transformé en « papy-boom ». Nous vivons une transition brutale où des générations ont gagné 20 ans d’espérance de vie en moins d’un siècle, tandis que la natalité s’effondre.
Résultat : la pyramide des âges devient un cylindre. Bientôt, il n’y aura plus que deux actifs pour un inactif, alors que ce rapport était de sept pour un au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
À ce défi démographique s’ajoute une rupture technologique. L’intelligence artificielle va immanquablement peser sur la rémunération du travail humain, réduisant d'autant l'assiette des cotisations qui financent la solidari
Parallèlement, nous assistons à une concentration inédite du patrimoine entre les mains des personnes âgées. Ce déséquilibre risque de provoquer de graves conflits générationnels si les jeunes actifs, moins nombreux et concurrencés par la machine, doivent porter seuls le poids du système.
Face à ce constat, il n’y a pas de solution miracle, mais une piste audacieuse s’impose : imaginer une solidarité intergénérationnelle inversée. Au lieu de demander aux actifs de financer les aînés, il faudrait organiser un transfert des aînés nantis vers les plus jeunes. On ne parlerait plus de pyramide, mais d’un effet de ruissellement inversé.
Concrètement, cela pourrait prendre la forme de ce que je qualifie de « fiscalité biologique » : une contribution des plus aisés permettrait d'alléger massivement l'impôt des jeunes actifs jusqu’à un certain âge, pour leur redonner du pouvoir d'achat et de l'élan.
Ce n’est ni une solution idéale, ni unique, mais le constat est là : les cotisations sociales ne suffisent plus à financer les prestations. C’est désormais l’impôt qui comble la différence. Autant repenser sa source pour éviter la fracture sociale.