Une PME sur sept cite le salaire comme la principale raison de ses départs ! La guerre des talents a de nombreux visages : il ne s'agit pas seulement de recruter de nouveaux talents, mais aussi de fidéliser votre personnel existant. SD Worx a cherché à savoir si les PME ont des problèmes avec les départs de leurs employés. Pour près d'une PME sur cinq, le maintien du personnel est un défi (très) important. Près de la moitié des PME (41,8%) admettent que la rémunération figure parmi les trois principales raisons pour lesquelles les employés quittent l'entreprise. Un responsable de PME sur sept (14,1 %) considère que la rémunération est la principale raison des départs. Le secteur, le produit et les possibilités d'avancement ou d'apprentissage jouent également un rôle.
C'est ce que nous apprend l'enquête SD Worx qui, début décembre, a interrogé 661 chefs d'entreprise et responsables du personnel de PME sur le premier trimestre 2022.
Près d'une PME sur cinq (18%) perçoit les départs des employés comme un (très) grand défi. La majorité (56,9%) ne voit aucun défi ou seulement un défi limité dans le départ des employés. Attirer de nouveaux talents reste l'un des plus grands défis RH pour 2022 et au-delà.
Selon les PME, les 5 principales raisons pour lesquelles les employés quittent la PME sont : la rémunération, (le manque) de possibilités de carrière ou d'apprentissage, le secteur (service/produit), le contenu du travail, les compétences requises et les horaires de travail (placés ex-aequo). Pour les entrepreneurs de PME, l'impact du manager est limité (mais il est plus important dans les plus grandes PME) et du corona. La pression du travail et le stress sont également très peu mentionnés. Si l'on ajoute l'accessibilité (7,7 %), la distance/le temps de trajet (2,4 %), à la flexibilité telle que le télétravail (16,8 %), alors la flexibilité supplémentaire sous forme de télétravail semble également être un levier pour la rétention du personnel, en plus d'une culture d’entreprise tournée vers les opportunités d'apprentissage. Il est frappant de constater que le manager n'apparaît pas comme une raison importante de depart selon les chefs d’entreprise (en 10ème position, bien qu'il devienne plus important dans les plus grandes PME). Pour avoir une vue plus complete, il faudrait réaliser une enquête auprès des employés.
« Plus l'entreprise est petite, plus le patron est proche de ses collaborateurs », explique Vassilios Skarlidis, Directeur regional PME chez SD Worx. Il explique que : « Les entrepreneurs de PME invoquent principalement le package salarial comme raison des départs. Cela indique ceci est un facteur de base important pour les employés. Une politique de rémunération est un équilibre entre la valeur ajoutée pour l'employé et la maîtrise des coûts pour l'employeur, avec un mélange d'avantages collectifs et individuels. Les employeurs sont confrontés à une augmentation des coûts en raison de l'indice élevé de l'indexation automatique des salaires et de l'application de la norme salariale de plus 0,4 % dans divers secteurs.» Le spécialiste ajoute : « L'augmentation des coûts et les avantages collectifs risquent de laisser peu de marge pour se démarquer. Près de la moitié d'entre eux déclaraient début décembre ne pas avoir de marge budgétaire pour les extras en 2022. Néanmoins, il est possible pour une PME de mener sa propre politique, ou de récompenser individuellement certains employés pour leurs efforts supplémentaires. Dans notre enquête, six employeurs de PME sur dix étaient favorables à la rémunération flexible, car elle n'augmente pas les coûts mais offre au salarié une liberté de choix supplémentaire. »
Dans le cadre des prévisions trimestrielles de l'emploi de SD Worx, un nombre représentatif de PME en Belgique ont été interrogées pour la 47ème fois sur leurs attentes en matière d'emploi. Entre le 24 novembre et le 6 décembre, 661 entreprises de 1 à 250 employés ont participé. Il s'agit d'une enquête en ligne auprès des PME en Belgique, basée sur un échantillon représentatif. Le bureau d'études CityD-WES s'adresse aux répondants par e-mail. L'étude est répétée chaque trimestre. La pondération se fait en fonction de la région et de la taille de l'organisation en fonction de la population des PME. Les résultats sont représentatifs de l'ensemble des PME en Belgique. La pondération est généralement bien inférieure à 2, sauf pour les PME wallonnes. Pour l'ensemble de l'échantillon, la marge d'erreur est de 3,0% (intervalle de confiance de 95%).