Taxer encore le capital : c’est démagogique!

Certains partis qui appuient le gouvernement fédéral proposent aujourd’hui une taxe qu’ils dénomment « taxe sur les riches ».

Il faut prendre au sérieux une telle proposition, vu l’importance des partis en question, même si l’on se rend compte qu’il s’agit avant tout pour eux de paraître aussi « rouges » que possible sur les estrades du premier mai.

Leur proposition revient en effet à reprendre dans une large partie le projet du PTB, parti marxiste d’extrême gauche.

L’on propose en fait d’ajouter à la taxe sur les comptes-titres, qui est déjà un impôt sur la fortune, un véritable impôt sur le patrimoine. Pas seulement sur ceux des oligarques et assimilés mais sur celui de toute personne qui possède 1.000.000 d’euros.

Et, pour être bien populiste, on appelle cela une « taxe sur les riches », tout en reconnaissant qu’il s’agirait tout de même de 100.000 personnes au moins.

Et pour s’assurer un peu plus d’écoute, on affirme tout de suite que cela permettra de réduire le taux d’impôt sur les salaires les moins élevés, et de faire gagner quelque chose à 5.000.000 de personnes.

Les auteurs de la proposition ne disent pas que les « riches » paient déjà beaucoup plus d’impôts que les autres. C’est peut-être normal mais l’on ne peut pas indéfiniment augmenter la fiscalité sur un petit nombre de personnes. La Belgique est déjà l’un des 3 pays les plus taxés au monde, et ce qui a longtemps été vrai pour les revenus du travail l’est aujourd’hui aussi pour ceux du capital.

Avec une taxation des intérêts et des dividendes à un taux de 30 %, sans tenir compte de l’inflation, celui qui investit par exemple dans des bons d’Etat perçoit un taux brut de 1,39 % (taux des OLO à 10 ans le 25 avril 2022). Cela signifie qu’il percevra un taux net, après le précompte de 30 %, correspondant à 0,97 %. Et la proposition consiste à le faire payer un taux de 1 % sur, ce qui le ramènera à une perte de 0,03 %. Et tout cela sans tenir compte d’une inflation galopante, qui, chaque année, par le fait des pouvoirs publics, rogne la valeur du capital, sans doute de 8 %.

A ce stade, l’on se trouve dans le domaine de la confiscation, et non plus de la seule taxation.

C’est encore plus vrai lorsque l’on sait que ces mêmes patrimoines sont déjà frappés d’un impôt énorme sur la fortune à chaque génération, avec des droits de succession, qui, pour une somme de 1.000.000, précisément, sont déjà perçus à un taux de 27 ou 30 %, même entre parents et enfants, soit un taux prohibitif, qui n’existe que parce que, jamais depuis…80 ans, les barèmes en la matière n’ont fait l’objet de la moindre indexation.

Pour certains partis politiques, il est visiblement impossible d’envisager leur action sans créer, encore et toujours, de nouveaux impôts.

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