Les plus de 50 ans ressentent un net fossé générationnel avec leurs collègues plus jeunes et estiment que leur expérience n'est pas suffisamment mise à profit. Ils n'ont pas non plus l'intention de la sacrifier pour avoir, le cas échéant, de meilleures chances de trouver un nouvel emploi. Près de la moitié d'entre eux affirment que continuer à travailler après l'âge de la retraite est financièrement nécessaire. Telles sont les principales conclusions d'une enquête menée par Indeed, le plus grand site d'emploi au monde et en Belgique, sur la manière dont les plus de 50 ans envisagent leur avenir professionnel.
Une personne de plus de 50 ans sur trois continue à rechercher activement d'autres possibilités de carrière. Ils affirment être loin d'avoir fini de construire leur carrière et sont même convaincus que l'apogée professionnelle est encore à venir.
Toutefois, deux personnes de plus de 50 ans sur trois n'osent pas changer d'emploi en raison de leur âge. Les femmes (66%) sont plus préoccupées par cette question que les hommes (58%).
S'ils perdent leur emploi, 65 % souhaitent reprendre le travail le plus rapidement possible. Mais pas n'importe quoi : près de 80 % d'entre eux disent qu'ils seront sélectifs dans le choix d'un nouvel emploi. Par conséquent, les plus de 50 ans ne sont pas enclins à accepter un emploi "inférieur" à celui qu'ils occupent actuellement. Pour augmenter leurs chances de trouver un nouvel emploi, ils sont prêts à se recycler (66%), mais pas à faire des compromis. Pas sur le salaire (74%) mais aussi sur les avantages sociaux (65%).
Si cela devait arriver, la grande majorité (80 %) craint qu'il soit difficile de trouver un nouvel emploi. Ils considèrent leur âge (81%) et le salaire relativement élevé (69%) comme les principales pierres d'achoppement. D'autre part, la moitié des plus de 50 ans considèrent les tensions actuelles sur le marché du travail comme une occasion d'augmenter leurs chances de trouver un nouvel emploi.
82 % des plus de 50 ans s'attendent à avoir moins de chances d'être invités à un entretien d'embauche en raison de leur âge. Quatre personnes sur dix affirment que c'est précisément la raison pour laquelle elles préfèrent ne pas mentionner leur âge lors d'un entretien d'embauche. Neuf personnes sur dix pensent qu'un employeur est plus susceptible de choisir un candidat plus jeune qu'une personne de leur âge.
"Dans l'ensemble, ce sont des chiffres surprenants auxquels on ne s'attend pas dans un marché du travail tendu. La Belgique compte encore un nombre très élevé de postes vacants. Cela offre des possibilités aux plus de 50 ans de répondre à cette pénurie par leur expérience, mais aussi aux entreprises, qui peuvent encore trouver beaucoup de qualité et d'expérience parmi ce groupe aujourd'hui pour combler les "vides"", déclare Kelly Oude Veldhuis d'Indeed.
Une proportion importante des plus de 50 ans pense que continuer à travailler après l'âge de la retraite présente des avantages. 46 % d'entre eux considèrent que c'est bon pour leur santé, 42 % pour leur sentiment de bonheur et 45 % le considèrent même comme financièrement nécessaire. Sans surprise, quatre personnes sur dix souhaiteraient continuer à travailler à temps partiel après la retraite. Près d'un sur cinq déclare même vouloir continuer à travailler à plein temps. Un peu plus de la moitié des plus de 50 ans souhaitent également s'engager dans le bénévolat après leur carrière active.
"Un groupe important de personnes de plus de 50 ans envisage la retraite et souhaite continuer à travailler. Pas illogique : notre espérance de vie a augmenté de 10 ans en un demi-siècle. Travailler plus longtemps est un moyen pour de nombreuses personnes âgées de rester occupées de manière significative, de se maintenir en bonne santé mentale, d'entretenir des contacts sociaux. Pour les employeurs, il s'agit d'une opportunité, mais en même temps d'un défi. L'essentiel est de faire correspondre l'expérience à un contenu de poste et à des conditions de travail appropriés", explique Kelly Oude Veldhuis.
(À l'automne 2022, Indeed a interrogé 1 000 Belges de plus de 50 ans sur leur perception du marché du travail).