En 2023, 12,9 % des travailleurs ont déclaré avoir été confrontés à du harcèlement. C'est ce qui ressort d'une enquête menée auprès de 9 078 travailleurs par le service externe de prévention Liantis.
Bonne nouvelle : ce chiffre est déjà en baisse depuis la crise de coronavirus. "Une bonne évolution, mais nous devons rester vigilants afin de réduire les comportements d'intimidation à 0, car chaque cas est un cas de trop."
En tant que service externe de prévention, Liantis aide des entreprises et des organisations à réaliser des analyses des risques sur le lieu de travail. Il recense également les risques psychosociaux, par exemple. Il s’agit d’une obligation à laquelle les entreprises doivent satisfaire en Belgique. En 2023, Liantis a ainsi interrogé 9 078 travailleurs sur le bien-être psychosocial au travail. Liantis a ensuite fourni aux entreprises et aux organisations concernées des conseils concrets relatifs à d’éventuels points d’action.
En 2023, 12,9 % – soit un peu plus d'1 collaborateur sur 8 – ont déclaré avoir subi du harcèlement au travail de la part de collègues ou de responsables d’équipe au cours de l'année écoulée. Aucune définition du « harcèlement » n’avait été communiquée. Ce sont donc les répondants eux-mêmes qui ont évalué la situation.
Bien que le chiffre de 1 sur 8 soit encore trop élevé, on observe une tendance à la baisse et le nombre de cas de harcèlement sur le lieu de travail semble diminuer. C'est le cas depuis la crise de coronavirus. En 2019, par exemple, le taux était encore de 18,8 %, tandis que les années suivantes, il est tombé à 14,6 % (2020), 14,2 % (2021) et 14,2 % (2022).
« Le fait que de nombreux travailleurs indiquent être confrontés à du harcèlement est assurément aussi lié au fait que ces comportements sont davantage signalés. Nous remarquons – heureusement – que les collaborateurs réagissent plus vite et de manière plus appropriée quand le malaise s’installe », explique Marco Vandamme, expert en bien-être psychosocial chez Liantis. « Ce qui est perçu comme du harcèlement est différent pour tout le monde. Il est donc important que les travailleurs signalent à leurs collègues ou leurs responsables d’équipe quand ceux-ci dépassent les bornes. En outre, le fait que le harcèlement semble avoir diminué ces dernières années est probablement lié au télétravail qui s’est répandu durant la pandémie. Ce phénomène peut donc certainement lui aussi avoir un impact. »
Il n'y a guère de différence entre les hommes et les femmes. Les hommes sont à peine moins nombreux (12,3 %) que les femmes (13,0 %) à déclarer avoir été victimes de harcèlement au travail.
Selon Liantis, il est primordial de ne pas négliger ce type de problèmes psychosociaux. En outre, il existe un plan par étapes concret que les collaborateurs peuvent suivre quand ils se sentent victimes de harcèlement.
« En premier lieu, il est conseillé d’en parler à un collègue ou un responsable d’équipe. C’est impossible ? Alors vous pouvez toujours vous adresser à votre responsable RH, votre personne de confiance en interne ou votre employeur. Vous avez l’impression que ce n’est pas possible non plus ? Saviez-vous que votre employeur doit obligatoirement être affilié à un service externe de prévention, qui peut vous apporter du soutien en la matière ? Vous trouverez les coordonnées de ce service dans le règlement de travail », explique Marco Vandamme.
Les employeurs aussi peuvent prendre des mesures pour prévenir le harcèlement.
« Créez tout d’abord un environnement qui limite au maximum les comportements indésirables. Un conflit commence souvent par une divergence d’opinions et un manque de communication à cet égard. Efforcez-vous d’instaurer une culture ouverte, qui favorise le dialogue, l’écoute et la recherche de solutions », conclut Marco Vandamme.
Source : Liantis RH, février 2024 - image : freepix-wirestock