Les discussions de formation sont espérons-le dans la dernière ligne droite. Mais dès que des détails sur les propositions des partenaires de la coalition sont révélés, cela déclenche des réactions émotionnelles à tous les niveaux. Certains parlent même de croisades contre les entrepreneurs, d'autres d'une attaque politique contre les fonctionnaires. Mais tout cela n'est-il pas un peu trop dramatique ?
Notre pays est confronté à des semaines cruciales dans les discussions politiques de formation. C'est maintenant ou jamais pour le formateur De Wever. De plus, la situation budgétaire de notre pays ne peut en réalité plus supporter de nouveaux retards politiques. Il est donc grand temps de se poser et de conclure un compromis politique sur un accord de gouvernement. Mais le fait que cela ne soit pas une évidence est un euphémisme de taille.
La semaine dernière, nous avons de nouveau reçu des nouvelles alarmantes de toutes parts. La publication du livre sur l'inégalité des revenus du professeur Decoster, qui affirmait notamment que la "société des entreprises" éloigne les revenus personnels des dirigeants d'entreprise, a provoqué beaucoup de remous dans les milieux d'entrepreneurs. Sur les réseaux sociaux, on a même ouvertement parlé d'une croisade contre les entrepreneurs. Et avec la fuite des plans d'économies de la coalition Arizona, qui vise notamment les pensions des fonctionnaires et les allocations de maladie, les syndicats crient au meurtre.
Tout cela n'est-il pas un peu trop dramatique ? Ne devrions-nous pas tous commencer à réaliser qu'il faut changer ? Au cours des dernières décennies, plusieurs générations de politiciens ont poussé notre pays dans la zone rouge budgétaire. Probablement souvent avec de bonnes intentions, mais trop souvent avec des décisions peu réfléchies. "Gouverner, c'est prévoir", disait déjà le politicien français Émile de Girardin au 19ème siècle. La conséquence est que nous sommes actuellement confrontés à un exercice de redressement sans précédent. La coalition Arizona doit fournir un effort budgétaire de 27 milliards d'euros, et même alors, le budget ne sera pas équilibré, mais affichera toujours un déficit de 1,5 %. Et si les partenaires de la coalition veulent également mener de nouvelles politiques, comme la réduction de la pression fiscale sur le travail, des milliards supplémentaires devront encore être trouvés.
Mais nous sommes aussi nous-mêmes la cause du problème. La mentalité des dernières décennies et d'aujourd'hui est encore de tenter de contribuer le moins possible au financement de la société et de prendre autant que possible de l'État, ce qu'il y a à prendre. Les conséquences de cela laissent la plupart d'entre nous indifférents.
Nous sommes nous-mêmes la cause du problème. Comme au cours des décennies précédentes, la motivation de la plupart d'entre nous est encore de contribuer le moins possible au financement de la société. Les consultants fiscaux, les experts en chiffres, les planificateurs de patrimoine, les avocats et les notaires, voienthet graag gebeuren. Et notre économie souterraine reste aujourd'hui à 16 % du PIB, encore plus élevée que dans les pays voisins. De plus, la mentalité est évidemment de prendre autant que possible de l'État, ce qui peut être pris. Quelles seront les conséquences à long terme, cela laisse la plupart d'entre nous indifférents. Cela doit changer.
La pression fiscale est trop élevée et nos dépenses publiques doivent être drastiquement réduites, c'est certain. Mais ce qui est également évident, c'est que la pression fiscale est trop inégalement répartie. Le fait qu'aujourd'hui, sous l'influence des discussions de formation, beaucoup de ces problèmes soient simplement nommés ne peut difficilement être considéré comme une croisade ou une chasse aux sorcières contre l'un ou l'autre. Les problèmes sont simplement nommés et c'est tout à fait justifié.
Les sociétés de gestion sont-elles des véhicules pratiques pour les entrepreneurs afin d'éviter l'impôt sur le revenu et les cotisations de sécurité sociale ? Oui, c'est certainement le cas ! Une taxe sur les plus-values est-elle contraire à l'éthique et immorale ? Non, ce n'est pas le cas ! Les retraites des fonctionnaires sont-elles disproportionnellement élevées par rapport aux retraites privées ? Il n'y a aucun doute là-dessus ! L'âge de la retraite doit-il être considérablement relevé ? Absolument ! Les subventions gouvernementales doivent-elles être assainies ? Évidemment ! Les abus en matière de prestations sociales doivent-ils être réprimés plus sévèrement ? Cela va de soi ! Et je peux continuer comme ça encore un moment.
Qui ne veut pas faire face à ces problèmes et reste sur les barricades au profit de sa propre base (électorale) joue avec l'avenir de la société et des générations futures. Ce n'est que si tout le monde est prêt à accepter la gravité de la situation et à contribuer que le problème budgétaire pourra être résolu et que l'argent des contribuables pourra être dépensé judicieusement au profit de l'économie et de la société. Cela demande du courage politique de la part des politiciens, mais surtout aussi de la prise de conscience de soi chez les citoyens et les entreprises.