Au cours des sept premiers mois de 2022, les travailleurs belges ont à nouveau pris plus de vacances que pendant les deux années précédentes marquées par le coronavirus : 5 % de l'ensemble des heures ouvrables. Pourtant, nous continuons à utiliser nos vacances avec plus de parcimonie qu'avant la pandémie. La plus forte augmentation du nombre de jours de vacances pris concerne les jeunes travailleurs entre 25 et 30 ans. Cette catégorie, souvent de jeunes parents, hésite à nouveau moins longtemps à prendre des vacances. Telles sont les constatations du prestataire de services RH Acerta sur la base des heures de vacances réelles enregistrées des quatre dernières années de plus de 260 000 travailleurs actifs auprès de plus de 40 000 employeurs en Belgique. Il convient de souligner que le secteur de la construction reprend des vacances comme avant.
Ces deux dernières années, la prise de vacances a été rythmée par les mesures liées au coronavirus. Aujourd'hui, à la moitié des vacances d'été de 2022, les vacances semblent revenir à la normale : 5 % des heures ouvrables pour la période janvier-juillet sont enregistrés comme des vacances, ce qui représente une nouvelle augmentation tendant à rattraper le niveau d’avant la pandémie. Cela montre que les travailleurs ont à nouveau pris plus de vacances pendant la période janvier-juillet que lors des dernières années marquées par le coronavirus, mais toujours moins qu'avant la crise (en 2019). À ce moment-là, la part des vacances s’élevait à 5,2 % ; 2022 reste donc encore 0,2 % en dessous de ce que nous pouvons considérer comme la moyenne « normale ».
Illustration 1 : part des vacances en % des heures ouvrables pour janvier-juillet 2022 + par rapport à 2019, 2020 et 2021
Nathalie Florent, experte vacances chez Acerta Consult : « Juillet est le mois de vacances le plus populaire. Les chiffres à la fin du mois de juillet nous donnent donc déjà une bonne idée de la façon dont les travailleurs gèrent leurs vacances cette année. Le mois suivant, août, sera également un mois chargé de vacances. Les heures de vacances diminueront ensuite, pour enregistrer un nouveau un pic en décembre. Étant donné que, comme chaque année, toutes les vacances légales de 2022 devront être prises avant le 31 décembre, nous recommandons aux employeurs et aux travailleurs de planifier le solde des vacances en temps voulu, en particulier pour la période populaire des vacances de Noël, mais aussi pour celles d'automne. »
Le groupe des plus jeunes travailleurs est généralement le plus économe en matière de vacances, et il ne déroge pas à la règle en 2022. Cependant, dans le groupe des 25 à 35 ans, on observe nettement plus d’enthousiasme à ne pas reporter les vacances cette année : par rapport à l'année dernière, le nombre d'heures de vacances des 25 à 29 ans est sensiblement plus élevé (+10,3 %). À l'exception de la catégorie des 60-64 ans, tous les travailleurs continuent de gérer leurs vacances avec plus de parcimonie qu'en 2019, avant la pandémie.
Illustration 2 : part des vacances en % des heures ouvrables pour janvier-juillet 2022, par âge + par rapport à l'année précédente et à avant le coronavirus
Nathalie Florent ajoute : « Cette tranche d'âge, qui inclut également la plupart des parents de jeunes enfants, n’a pas attendu pour prendre des vacances. Et c’est compréhensible, après deux années de mois d'été où le coronavirus a continué de planer au-dessus de nous comme une épée de Damoclès. Les travailleurs attendaient alors tandis qu’à l’heure actuelle, ils profitent vite de la liberté nouvellement acquise, car on ne sait jamais... »
Un secteur se distingue si l'on examine le nombre d'heures de vacances : celui de la construction. Au cours du premier semestre, les vacances y représentaient 8,8 % des heures ouvrables, une part nettement supérieure à la moyenne de 5,0 % et un taux qui se rapproche du pourcentage de 2019, avant la crise du coronavirus.
Illustration 3 : part des vacances en % des heures ouvrables pour janvier-juillet 2022, secteur de la construction + par rapport à l'année précédente et à avant le coronavirus
Et Nathalie Florent de conclure : « Nous remarquons un retour à la normale pour les vacances dans le secteur de la construction en 2022. Il s'agit du secteur dans lequel les vacances sont convenues collectivement. Si cet accord n’est pas une obligation, il est bien observé. En effet, il est très difficile pour ce secteur que chacun décide de ses propres vacances, car les activités sont très liées, tant au sein des entreprises de construction qu'entre elles. C'est pourquoi nous assistons ici à un retour à la normale plus rapide : tout le monde dans le secteur suit la même tendance. »
Les données recueillies sont basées sur les données réelles (heures de vacances enregistrées pour 2019, 2020 et 2021 et jusqu’au 31 juillet pour 2022) d’un ensemble de 260 000 travailleurs en service auprès de plus de 40 000 employeurs du secteur privé, auquel appartiennent tant des PME que des grandes entreprises.