À partir du 1er janvier 2026, le montant maximal des chèques-repas passerait de 8 à 10 euros, selon une annonce du ministre de l’Emploi David Clarinval (MR). Le Conseil des ministres aurait en effet trouvé un accord de principe.
Cette augmentation s’inscrit dans le cadre de l’accord de gouvernement et vise à renforcer le pouvoir d’achat des travailleurs.
Melissa Menschaert, experte juridique chez Partena Professional, explique l'impact potentiel de cette mesure pour les employeurs et les travailleurs.
L’objectif du nouveau gouvernement est clair : au cours des prochaines années, davantage de personnes doivent accéder à l’emploi. Cela s’accompagne de mesures destinées à renforcer le pouvoir d’achat. L’une d’elles concerne l’amélioration du système des chèques-repas.
Le texte de l’accord de gouvernement est assez détaillé, mais reste néanmoins vague. On peut y lire précisément : « Afin d’améliorer le pouvoir d’achat, nous chargeons les partenaires sociaux d’augmenter au plus vite l’intervention maximale légale pour les chèques-repas de deux fois 2 euros au cours de la prochaine législature, » déclare Melissa Menschaert.
Les partenaires sociaux devaient donc parvenir à un accord dans le cadre de l'accord interprofessionnel (AIP). Cependant, les négociations ont échoué, plaçant ainsi la balle dans le camp du gouvernement.
Le gouvernement aurait désormais trouvé un accord : « Le ministre de l’Emploi a annoncé qu’un accord de principe a été conclu, prévoyant une augmentation de 2 euros du montant maximal des chèques-repas à partir du 1er janvier 2026. Cela porterait le plafond à 10 euros dès l’année prochaine », explique Melissa Menschaert, experte juridique chez Partena Professional.
« Pas nécessairement. Pour l’instant, il nous faut d’abord attendre le texte législatif officiel qui prévoit cette augmentation. De plus, le gouvernement fixe uniquement le montant maximal bénéficiant d’une exonération fiscale et sociale. Un employeur n’est pas obligé d’accorder ce montant maximal, » explique Melissa Menschaert. « Le droit du travailleur aux chèques-repas et leur valeur dépendent de la manière dont ils ont été introduits dans l’entreprise : via une convention collective sectorielle, une convention d’entreprise ou un accord individuel avec le salarié. »
Tous les secteurs n’imposent pas l’octroi de chèques-repas. Certains les accordent, mais pour un montant inférieur au plafond légal. C’est notamment le cas de la Commission paritaire 116, qui concerne les ouvriers du secteur de la chimie.
De plus, un employeur peut décider d’octroyer des chèques-repas à ses travailleurs via une convention collective d’entreprise (CCT). Toutefois, il n’est pas obligé d’accorder le montant maximal autorisé : il peut choisir un montant inférieur.
« L’augmentation du montant maximal des chèques-repas ne signifie donc pas que les travailleurs en bénéficieront automatiquement. La convention collective de travail (CCT) ou l’accord individuel prévoyant l’octroi des chèques-repas devra également être modifié pour refléter cette hausse éventuelle. »
Les chèques-repas ne sont soumis ni aux cotisations sociales ni aux impôts, ce qui permet d’augmenter le salaire net du salarié sans générer de coûts salariaux supplémentaires.
De plus, l’employeur peut déduire fiscalement une partie de leur valeur. Ce montant passerait également de 2 à 4 euros à partir du 1er janvier 2026, afin de préserver l’équilibre entre pouvoir d’achat et compétitivité.
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